Belgique

« Si on n’investit pas dans la sécurité intérieure, l’ensemble de la société paiera cher la facture »

La ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD & V), a entamé une série de visites des prisons du pays pour constater, de ses propres yeux, la situation dans les établissements pénitentiaires du pays. En compagnie de la ministre Vanessa Matz (Les Engagés), notamment en charge de la Fonction publique et de la Régie des Bâtiments, elles se sont rendues à la prison de Mons. Entretien croisé, exclusivement pour La Libre.

Visite de la prison de Mons avec Annelies Verlinden et Vanessa Matz
Visite de la prison de Mons avec Annelies Verlinden et Vanessa Matz ©Jean Luc Flemal

La prison de Mons est considérée comme l’un des pires établissements pénitentiaires du pays. Je suppose que ce n’est pas un hasard si vous êtes ici aujourd’hui…

Annelies Verlinden (AV) : C’est vrai. Nous devons bien constater que la situation est abominable. Les conditions sont rudes, pour les détenus mais aussi pour les agents pénitentiaires. Quand on parle de surpopulation, il ne s’agit pas uniquement de personnes en cellule sur une surface limitée. C’est aussi le signal que tout le système judiciaire est en train d’exploser. Certes, la problématique n’est pas neuve. Cela fait au moins dix ans que ça dure, mais il faut réagir en apportant la réponse adéquate. À l’heure actuelle, nous avons des idées pour tenter de trouver un début de solution. C’est par exemple le cas avec le renvoi des détenus non belges et en séjour illégal sur notre territoire. Il faut aussi agir pour les personnes qui ont besoin de soins psychiatriques car les internés n’ont pas leur place en prison. Il faut absolument agir et nous en sommes conscients, d’autant que la Belgique a déjà été condamnée plusieurs fois pour la situation dans les prisons. Il faut travailler, ensemble, avec les collègues de l’Asile et de la Migration et ceux des Affaires Étrangères. Je travaille également avec la ministre Vanessa Matz concernant les bâtiments. La prison de Mons est sur la liste du nouveau Masterplan dans l’objectif d’être remplacée. C’est une question d’humanité, mais aussi une question de sécurité car si nous n’accompagnons pas les détenus, les risques de récidive seront encore plus élevés.