PSG – OM : Marseille « frustré », les Parisiens lessivés et la Ligue 1 pliée après le classique

Au Parc des Princes,
Finalement, ils sont bien humains. Si le résultat du classique de dimanche (3-1) perpétue l’impressionnante invincibilité du Paris Saint-Germain en Ligue 1, la manière dont les Parisiens ont disposé de leurs rivaux marseillais a laissé entrevoir des failles que l’on ne connaissait plus à cette équipe. Le cadeau de Nuno Mendes sur le but d’Amine Gouiri en début de seconde période fut l’apothéose d’une cascade d’imprécisions sous pression et autres moments de fragilité défensive et physique, tous hérités d’un déplacement à Anfield qui aura laissé bien plus de traces que prévu.
Le PSG, un petit truc en moins
« Il nous a manqué un petit quelque chose pour être fluide », analysera Luis Enrique, dont on ne présente plus l’amour de la litote. Ce petit quelque chose se trouve à la lettre « F » du dictionnaire, ça s’appelle la fatigue. Le genre de truc qui vous prend aux tripes, aux jambes et à la tête quand vous jouez 120 minutes d’une intensité rare en Ligue des champions devant 60.000 ahuris capables d’envoyer 100 décibels dans vos oreilles. « [De la fatigue physique et mentale], oui, il y en a eu à cause du match à Liverpool, admettait Lucas Beraldo en zone mixte. Surtout pour les joueurs qui ont joué un peu plus. Mais on a démontré sur le terrain la qualité qu’on avait avec le ballon. »
Le courant alternatif ne vaut que pour les plus talentueux. Si Nuno Mendes peut se permettre d’éteindre son cerveau sans autre conséquence que de coûter à son équipe le premier but encaissé au Parc dans un classique depuis 2022, c’est qu’il en avait déjà mis un en première période. Idem pour Dembélé, premier buteur de la soirée, pas loin du doublé à l’heure de jeu : ses moments de discrétion sont effacés par la brillance de ses coups d’éclat. Ajoutez à ça un Fabian Ruiz en costard (deux passes dé), un Donnarumma en confiance et un Vitinha propre en toutes circonstances et vous en avez assez pour faire le taf.
Balerdi et l’OM « frustrés »
En face, les Marseillais sont sortis déçus d’un match que le calendrier leur avait adouci. C’était maintenant où jamais, remarquez, cette saison devait aussi être celle où jamais en Ligue 1 face à un PSG sans stars. Bref. La désillusion était telle qu’on a cru qu’aucun joueur de l’OM ne se présenterait en zone mixte après le match, la rumeur d’une sortie en douce de l’équipe par une autre issue avait même fait son chemin dans les couloirs du Parc avant que Leonaro Balerdi soit finalement annoncé. « Deux questions, pas plus ». Pressé, le bonhomme. « On est frustrés car on voulait gagner ce classique, a soupiré l’Argentin. C’est frustrant car on est venus chercher la victoire et on prend des buts évitables en première période. On a des regrets car on pouvait égaliser, et dans notre meilleur moment on a pris le troisième but. »
Le but contre son camp clownesque de l’entrant Pol Lirola ne faisait que suivre la tendance phocéenne, à savoir que l’ouverture du score de Dembélé sur un contre rondement mené avait également été précédée du premier temps fort de l’OM dans cette rencontre. « Tu peux perdre contre le PSG, qui est sûrement l’équipe la plus forte d’Europe en ce moment, relativise de Zerbi. […] Ce qui fait que je rentre chez moi triste, ce sont ces trois buts bêtes qu’on a encaissés. Le premier, je vais en faire des cauchemars jusqu’à Reims. » Si on peut se permettre, Roberto, la gestion de la profondeur a été un mal récurrent que l’OM n’a pas su gérer pendant 90 minutes, il y a peut-être un truc à creuser.
19 points d’écart, le champagne est prêt
Cette nouvelle victoire contre le rival historique scelle la fin de saison du PSG en Ligue 1, et ouvre définitivement la saga finale de l’épopée européenne des Parisiens. Luis Enrique ne l’avouera jamais de la vie, mais, avec 19 points d’écart et un titre qui arrivera bien assez vite à la faveur d’un calendrier clément à base de Saint-Etienne, Angers, Nantes et Le Havre, Paris va très vite officialiser son 13e titre de champion de France. Sauf catastrophe industrielle majeure, la réception de Nice fin avril comptera pour du beurre, tout comme les matchs qui suivront.
Par respect pour son club et ses supporters, Balerdi refuse de déclarer le PSG champion avant l’heure. « On se concentre sur nous, il faut penser aux prochains matchs. » Et à cette deuxième place qu’il va falloir défendre avec plus d’ardeur. Une certitude : il faudra plus que trois points en quatre matchs pour résister au retour de l’AS Monaco et l’OGC Nice.