France

Dette : La France échappe à une dégradation de sa note par Fitch

L’agence de notation Fitch a maintenu vendredi soir la note souveraine « AA- » de la France, qu’elle avait assortie en octobre d’une « perspective négative », le gouvernement se disant aussitôt « déterminé » à poursuivre le redressement des finances publiques. La perspective négative attribuée le 11 octobre était une menace d’abaissement de la note qui ne s’est pas concrétisée cette fois.

Fitch observe que, malgré son « dérapage budgétaire » de 2024, le déficit public étant passé de 4,4 % du PIB en 2023 à 6 % du PIB, la France conserve une économie « vaste et diversifiée », avec des « institutions fortes et efficaces ». L’agence de notation relève toutefois que le déficit public reste à un niveau élevé et que sa réduction reste difficile en raison de l’incertitude politique et de l’absence de majorité du gouvernement Bayrou à l’Assemblée nationale.

La confiance des ménages encore faible, l’instabilité politique en recul

Le ministère de l’Économie français a immédiatement « pris note » de la décision de Fitch « de confirmer la notation française à AA-, témoignant de la très haute qualité de la signature française, et de maintenir sa perspective négative ». « Le gouvernement, écrit Bercy dans un communiqué, est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de sa trajectoire de consolidation des finances publiques initiée par la loi de finances 2025 et à l’inscrire dans la durée. La résorption de nos déficits est une priorité ».

La note AA- désigne une dette de « bonne qualité ». Un abaissement aurait fait tomber la France en A, « moyenne supérieure », avec le risque de taux d’intérêt sur les marchés plus élevés et d’une charge annuelle de la dette qui finisse par devenir le premier budget de la nation, devant l’Éducation. Les trois grandes agences, S & P, Fitch et Moody’s, classent désormais la France de la même façon, Moody’s conservant toutefois une perspective stable.

Fitch prévoit un déficit public à 5,5 % du PIB cette année et non 5,4 % comme espéré par le gouvernement, et la croissance à 0,6 % (0,9 % pour le gouvernement), un mauvais chiffre lié au bras de fer commercial entre l’UE et Donald Trump. Fitch remarque aussi que l’incertitude politique en France « a diminué après l’approbation du budget 2025 ». « Mais la confiance des entreprises et des ménages reste faible », observe-t-elle.

La menace d’une future dégradation est toujours là. Fitch émaille sa note d’observations selon lesquelles la situation financière française est pire que celle de ses pairs classés « AA ». « L’incapacité à mettre en œuvre un plan crédible de consolidation budgétaire à moyen terme, par exemple en raison d’une opposition politique ou de pressions sociales, qui conduirait à une stabilisation de la dette à moyen terme », au lieu d’une baisse, serait un facteur de dégradation, prévient-elle.