International

Guerre en Ukraine : Qui est ce néonazi russe condamné en Finlande pour crimes de guerre ?

Un Russe de 38 ans a été condamné vendredi en Finlande à la réclusion à perpétuité pour quatre crimes de guerre commis dans l’Est de l’Ukraine en 2014. Un verdict salué par Kiev et dénoncé par Moscou. Mais qui est Vojislav Torden ? Que lui est-il reproché exactement ? On vous explique.

Qui est cet homme ?

Vojislav Torden, 38 ans, est le responsable russe du groupe paramilitaire néonazi « Rusich Group ». Précédemment connu sous le nom de Yan Petrovsky, il avait été arrêté à l’aéroport d’Helsinki en juillet 2023, recherché pour crimes de guerre, avant d’entrer en détention en Finlande. L’Ukraine avait demandé son extradition mais Helsinki avait refusé, estimant qu’il n’y obtiendrait pas un procès juste et équitable. La Cour suprême avait aussi cité le risque de conditions de détention inhumaines.

Lors de son procès entamé en décembre 2024, Vojislav Torden avait nié toute implication. Il avait expliqué se trouver à Louhansk pour « empêcher la répression des Russes » qui y vivaient, selon le média Yle.

Que lui est-il reproché ?

Les faits reprochés à Vojislav Torden remontent au 5 septembre 2014, après le début du conflit armé dans la région séparatiste prorusse de Louhansk en Ukraine. Une embuscade avait été organisée contre un convoi transportant des soldats du bataillon Aïdar des forces de défense ukrainiennes. Vingt-deux soldats ont été abattus. Vojislav Torden était accusé d’avoir participé au meurtre de ces soldats mais ce chef d’accusation a été rejeté par le tribunal d’Helsinki, faute de preuves.

Les quatre autres chefs d’accusation, pour lesquels le citoyen russe a été condamné, concernent les méthodes brutales employées à l’occasion de cette attaque. Le Russe a notamment autorisé les combattants sous son commandement à mutiler un autre soldat ukrainien, Ivan Issyk, mort à la suite de ses blessures, en lui incisant sur la joue une « roue tournante », emblème souvent utilisé par les groupes ultranationalistes et néonazis en Russie et en Europe de l’Est.

Les deux autres crimes de guerre pour lesquels il a été condamné incluent la prise et la diffusion sur les réseaux sociaux de photos humiliantes par les combattants du groupe paramilitaire posant devant le cadavre d’un soldat, ainsi que la diffusion de messages en ligne affirmant que Rusich Group ne faisait preuve d’aucune pitié, a ajouté la cour.

Quelles ont été les réactions ?

Ce jugement a « surpris » le condamné, qui va faire appel, a dit son avocat Heikki Lampela, cité par la presse finlandaise. Mais le parquet général ukrainien s’est félicité de cette condamnation. « Cette affaire marque une étape clé dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violations graves du droit international humanitaire », a-t-il déclaré dans un communiqué. A l’opposé, l’ambassade russe en Finlande a dénoncé un procès mené de façon « partiale » et un verdict « politique ».