Formation bruxelloise: sans gouvernement ni budget, on aura un problème de financement, avertit Gatz
En cas de persistance à court terme, de l’absence de gouvernement à Bruxelles, et de budget crédible, le financement de la Région-capitale deviendra difficile et la discussion ne portera plus sur les dépenses à autoriser, mais sur la possibilité de les financer. Le ministre bruxellois des Finances et du Budget en affaires courantes, Sven Gatz, a formulé cet avertissement, jeudi, dans le cadre du débat en commission parlementaire sur la nouvelle salve de douzièmes provisoires à accorder pour que les services de base de la Région puissent continuer à fonctionner.
- Publié le 13-03-2025 à 15h54

« Je dois constater que certains n’ont pas encore pris conscience de la situation financière extrêmement difficile dans laquelle se trouve la Région… si un nouveau gouvernement n’est pas formé dans les semaines ou mois à venir », a dit d’emblée le ministre, répondant aux questions posées lundi par les députés.
M. Gatz a notamment souligné que Belfius, banquier principal de la Région, avait réduit la ligne de crédit pour Bruxelles de 500 millions à 200 millions d’euros », « un signal clair ». « Avec cette nouvelle situation, la Région peut tout juste assurer sa liquidité. Cependant, cette situation est intenable si la Région reste encore longtemps en affaires courantes », d’autant qu’une révision à la baisse de la notation de la Région par Standard & Poor’s, en cas d’absence persistante de gouvernement et de plan budgétaire pluriannuel crédible, aura un impact sur les taux d’intérêts, a-t-il ajouté.
Dans un scénario de plafonnement budgétaire pour toute l’année en cours via le système de crédits provisoires en douzièmes, en se basant sur les projections de croissance actuelles, le déficit budgétaire régional pour 2025 s’élèvera à 1,6 milliard (contre 1,4 milliard en 2024), a estimé M. Gatz.
En réponse aux questions de Clémentine Barzin (MR), Sven Gatz a confirmé que, sous réserve du feu vert du Parlement, les ratios du total des crédits provisoires pour les six premiers mois de l’année sont de 7,7/12e pour les crédits de liquidation et de 7,6/12e pour les crédits d’engagement. « C’est une autorisation parlementaire de dépenses maximales. Cela ne signifie pas que ces dépenses doivent effectivement être effectuées dans leur intégralité », a-t-il dit.
Cela s’applique également aux dépenses de personnel pour lesquelles une autorisation cumulative de 8/12 a été accordée au lieu des 6/12 habituels. « Cette dérogation générale au principe de base est demandée afin d’éviter de prendre des risques inutiles en ce qui concerne le paiement correct des salaires jusqu’à la fin du mois de juin ».
Le ministre des Finances a précisé qu’il ferait une proposition concrète au gouvernement bruxellois en affaires courantes dans les prochaines semaines pour mettre en place des mesures conservatoires supplémentaires pour un montant « substantiel », en plus du système des douzièmes provisoires.
« Cela pourrait alléger le budget 2025 et devrait permettre au nouveau gouvernement d’élaborer plus facilement le budget 2026 et le plan pluriannuel », a-t-il conclu.