Brésil : Une autoroute construite à travers la forêt amazonienne en prévision… de la conférence sur le climat
Abattre des forêts pour organiser une conférence sur la crise climatique… En prévision de la tenue de la COP30 à Belém au Brésil du 10 au 21 novembre 2025, une autoroute à quatre voies « traversant des dizaines de milliers d’hectares de forêt amazonienne protégée est en cours de construction » rapporte la BBC.
La chaîne britannique évoque des « terres défrichées qui s’étendent sur plus de 13 km à travers la forêt tropicale jusqu’à Belém ». Un chantier en prévision de l’accueil de 50.000 personnes, dont des dirigeants mondiaux, à la conférence sur le climat. Adler Silveira, secrétaire d’État à l’Infrastructure, estime qu’elle marque une « modernisation » de la ville, au service de la population, pointant des passages pour la faune, des pistes cyclables et de l’éclairage solaire.
Un impact environnemental critiqué
Si le gouvernement met en avant un caractère « durable » de l’autoroute, beaucoup d’habitants et défenseurs de l’environnement s’indignent de son impact environnemental. Beaucoup considèrent que cette déforestation, alors même que l’Amazonie est identifiée comme un des sites principaux d’absorption du carbone, rentre en contradiction avec les objectifs de la COP30.
Le projet a aussi des conséquences pour les habitants. Claudio Verequete, qui vit à environ 200 mètres de la future route, ne peut plus vivre de la récolte des baies d’açaï puisque les palmiers dont elles sont issues ont été détruits. Il n’a plus de revenu et dit n’avoir reçu aucune indemnisation de l’État. La communauté à laquelle il appartient ne pourra même pas bénéficier de l’autoroute pour se déplacer car elle est bordée par des murs qui la rendent inaccessible à cet endroit.
La route laisse deux zones de forêt protégée séparées. « Les scientifiques craignent qu’elle ne fragmente l’écosystème et ne perturbe les déplacements de la faune sauvage », selon la BBC. La professeure Silvia Sardinha est vétérinaire spécialisée dans la faune sauvage et chercheuse dans un hôpital vétérinaire universitaire proche du site estime que le projet va « réduire les zones de vie et de reproduction » des espèces animales locales.
Toutes nos infos sur la déforestation
Le président brésilien et le ministre de l’Environnement affirment de leur côté que ce sommet sera historique, car il s’agit d’une COP en Amazonie, et non d’une COP sur l’Amazonie. Le gouvernement fédéral brésilien investit aussi plus de 81 millions de dollars pour accroître la capacité de l’aéroport de « 7 à 14 millions de passagers ».
