Athlétisme : Commotion cérébrale et menaces de mort, quand une course universitaire américaine vire au scandale d’Etat

Cinq jours après un relais 4×200 m universitaire surréaliste en Virginie (Etats-Unis), l’affaire n’est pas près de se tasser. Petit rappel des faits : le jeudi 6 mars, lors des championnats d’Etat en salle de la Virginia High School League (VHSL) disputés sur le campus de l’université Liberty à Lynchburg, sur le papier destinés à rester ultra-anonymes, une séquence d’un relais féminin est devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit une sprinteuse être frappée derrière la tête par l’une de ses adversaires, utilisant son témoin/bâton, avant de s’effondrer au sol.
La victime Kaelen Tucker, élève du lycée Brookville (Virginie) et âgée de 16 ans, elle révèle avoir été soignée dans un hôpital pour commotion cérébrale et risque de fracture du crâne. Alors qu’elle se remet de ses blessures, la jeune athlète a depuis évoqué au micro d’ABC 13 : « Je n’arrive toujours pas à y croire, je suis sous le choc. Quand nous sommes arrivées au virage, elle n’arrêtait pas de me cogner le bras. Puis quand nous sommes sorties du virage et que je l’ai finalement dépassée, elle m’a frappée avec le bâton. Pourquoi a-t-elle fait cela et pourquoi ne s’est-elle pas excusée ? ».
« Tu ne penses pas à ma santé mentale ? »
« Elle », il s’agit d’Alaila Everett, dont l’équipe du lycée Norcom a évidemment été disqualifiée, après avoir fini cette course comme si de rien n’était. La mère de Kaelen Tucker, vite entrée sur la piste avec les entraîneurs pour prendre des nouvelles de sa fille, reste particulièrement remontée : « Aucune excuse, ni des entraîneurs, ni des athlètes, rien ! ». Seul le directeur sportif de Norcom a ensuite présenté des excuses.
Soupçonnée d’avoir agressé son adversaire, Alaila Everett est sortie du silence lundi, à l’occasion d’une interview devant les caméras de Wavy TV. Celle-ci y fond d’emblée en larmes en confiant : « Tout le monde a des sentiments. Toi, tu es touchée physiquement, mais tu ne penses pas à ma santé mentale ? ». Avant de livrer sa version (contestable) de cet incident.
« On ne s’appuie que sur un angle de vue. Mon bâton est resté coincé dans son dos et il a roulé. J’ai perdu mon équilibre en relevant mes bras et elle a été touchée. Je connais mes intentions et jamais je ne frapperai quelqu’un volontairement. »
La jeune sprinteuse évoque ensuite les conséquences de son geste qu’elle estime « accidentel » : « Les gens présument de mon caractère, ils m’appellent « ghetto », ils me lancent des insultes, ils me menacent de mort. Tout cela juste à cause d’une vidéo de neuf secondes ». Alors que la VHSL a sans surprise lancé une enquête approfondie autour de cette affaire, on n’est plus très loin d’une réaction de Donald Trump himself.