Maroc

Réaménagement de l’Hôpital Ibn Sina : la fermeture des laboratoires perturbe la formation des internes et résidents

Après plus de trois mois d’accalmie, les médecins internes et résidents renouent avec la contestation. À l’origine de leur grogne : la fermeture jugée arbitraire des laboratoires centraux d’analyses médicales au sein du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat, une décision qui, selon eux, met en péril la qualité de leur formation et compromet les services de santé destinés aux citoyens.

Face à cette situation, les médecins et pharmaciens internes et résidents annoncent un sit-in préventif ce mercredi 12 mars à midi, sur le parking de l’hôpital d’enfants. Par ce rassemblement, ils entendent dénoncer l’arrêt brutal de la formation pratique et de la recherche scientifique dans ces laboratoires, considérés comme une référence à l’échelle nationale.

Dans un communiqué publié hier, la Commission nationale des médecins internes et résidents rappelle que les associations représentant ces professionnels avaient interpellé la direction du CHU dès le 29 novembre 2024 afin d’obtenir des éclaircissements sur l’avenir de leur formation. Deux réunions ont eu lieu, mais elles n’ont débouché sur aucune solution concrète. Résultat : plus de 200 médecins et pharmaciens internes et résidents se retrouvent privés d’un cadre essentiel pour leur apprentissage, sans visibilité quant à l’avenir de leur formation au sein du CHU Ibn Sina depuis plus de deux mois.

«Pour bien saisir l’ampleur du problème, il faut savoir que toutes les activités des services du CHU Ibn Sina, y compris les services cliniques et la pharmacie, ont été transférées, à l’exception des laboratoires de biologie, qui ont tout simplement été fermés. Cette situation a brutalement interrompu la formation pratique en biologie médicale pour 200 résidents. Aujourd’hui, ces médecins sont officiellement affectés à des laboratoires qui, en réalité, sont à l’arrêt et en pleine démolition en raison des travaux de réaménagement de l’hôpital. Le plus préoccupant, c’est l’incertitude dans laquelle ces médecins se trouvent : aucune solution n’a été proposée pour garantir la continuité de la formation. Ceci dit, nous restons ouverts à toute alternative, à condition qu’elle préserve la qualité et l’intégrité de notre formation», souligne Ali Farssi, coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents.

Il convient de souligner que ces contestataires assurent également avoir saisi le ministère de la Santé le 3 février dernier. Mais leur démarche est restée lettre morte, nourrissant davantage leur frustration et accentuant leurs inquiétudes face à l’absence de réponse institutionnelle à une crise qui menace l’avenir de la formation médicale au Maroc. En effet, si aucune solution n’est trouvée rapidement, la mobilisation risque de s’amplifier, faisant de cette contestation un véritable test pour la gestion de la formation médicale dans le pays. Le silence des autorités sanitaires pourrait bien transformer un simple mouvement d’alerte en une crise de grande ampleur.