Hausse des prix, IA, patrimoine… les explications de Mehdi Bensaïd


Invité de l’émission «Viral» diffusée sur Medi1TV, Mohammed Mehdi Bensaïd, ministre marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication, a échangé pendant plus d’une heure avec un panel de jeunes influenceurs et créateurs de contenu. Le ministre a abordé plusieurs sujets, allant de l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi à la hausse des prix durant le Ramadan, en passant par la sauvegarde du patrimoine culturel marocain. Interpellé d’entrée sur les inquiétudes soulevées par une récente enquête selon laquelle 37% des employeurs préfèrent désormais l’intelligence artificielle aux employés issus de la génération Z (nés après 1996), M. Bensaïd n’a pas nié la gravité de la situation : «Le danger est concret. Les entreprises, naturellement, cherchent à réduire leurs coûts. Si elles trouvent une machine capable de remplacer un être humain, elles n’hésiteront pas à le faire», explique-t-il. Face à cette menace, le ministre plaide pour une alternative à travers le développement des industries culturelles, «Cette industrie représente aujourd’hui plus de 200 milliards de dollars dans le monde. Notre objectif, d’ici 2035, est d’atteindre au moins 1% de ce marché global».
La flambée des prix, notamment des produits alimentaires durant le Ramadan, a également été abordée lors de cette émission. À propos de l’augmentation récente du prix des tomates, par exemple, qui a atteint parfois plus de 10 dirhams le kilo à Rabat, Mehdi Bensaïd reconnaît la difficulté. «Chez moi aussi, je ressens cette réalité. Quand les prix augmentent, j’entends les reproches directs de ma famille : tu es ministre, fais quelque chose !» a-t-il dit, non sans humour. Il souligne cependant que la responsabilité est partagée entre plusieurs acteurs, producteurs, consommateurs et intermédiaires et appelle implicitement à une vigilance accrue des citoyens. «Le consommateur doit aussi comparer les prix et éviter les intermédiaires qui font grimper artificiellement les tarifs», a-t-il déclaré.
Défense du patrimoine culturel : une priorité nationale
S’agissant de la protection du patrimoine marocain, Mehdi Bensaïd a évoqué directement la polémique récente concernant le caftan marocain et les tentatives d’appropriation culturelle par l’Algérie. Il a insisté sur le caractère stratégique de ce dossier «Notre patrimoine est vivant, ce n’est pas seulement un héritage du passé. Récemment, l’Unesco a rejeté clairement une tentative d’appropriation du caftan marocain. C’est une victoire importante pour nous», affirme-t-il. Le ministre rappelle que cette question dépasse le symbole culturel : il s’agit aussi d’un enjeu économique majeur pour des milliers d’artisans marocains.
Interpellé sur le manque d’information disponible pour les jeunes concernant les aides et services existants, le ministre a reconnu ouvertement ce problème : «Beaucoup de jeunes ne savent pas que l’État offre des services gratuits pour eux, comme l’accès à plus de 40 centres de santé». En réponse, il a rappelé le lancement de l’application nommée «Pass jeunes», qui centralise toutes les informations nécessaires à la jeunesse marocaine. «Cette application regrouper les offres de logement, de transport, d’emploi et de santé pour les jeunes», précise le ministre.
Un ministre aux multiples engagements
Concernant ses multiples responsabilités, notamment politiques et ministérielles, mais aussi sportives, Mehdi Bensaïd se dit adepte du «leadership partagé», soulignant qu’il s’appuie sur ses équipes. «La clé, c’est la gestion collective. On ne peut rien réussir tout seul», insiste-t-il. Interrogé enfin sur son avenir politique personnel, notamment l’éventualité d’un poste de Chef de gouvernement, le ministre répond prudemment : «Pourquoi pas une femme comme Cheffe de gouvernement ? Ce serait un vrai progrès pour le pays», répond-il brièvement, sans commenter davantage ses propres ambitions.