Parc de la Ligue arabe : un havre de sérénité au milieu de l’agitation de Casablanca

Là où les buildings modernes de Casablanca côtoient une effervescence urbaine ininterrompue, se cache un endroit qui a su se protéger au fil du temps de l’agitation : le parc de la Ligue arabe. Depuis sa création en 1919, il a su s’imposer comme le poumon vert de la ville, offrant aux habitants une bouffée d’air frais et un refuge contre le stress de la vie citadine. Ce parc centenaire, a connu de nombreuses transformations en vue de répondre aux besoins d’une ville en constante mutation, tout en préservant son histoire et sa beauté naturelle.
Un écrin de verdure
Dès l’entrée, l’atmosphère paisible du parc contraste avec l’agitation urbaine environnante. Le tumulte de la ville semble ainsi s’effacer derrière les hauts palmiers qui bordent l’allée principale, invitant les passagers qui la longent à la flânerie. Inauguré en 1919 sous le nom de Parc Lyautey en référence au maréchal Hubert Lyautey, résident général de France au Maroc à cette époque, ce parc s’étend aujourd’hui sur 30 hectares pour être le plus grand parc de Casablanca.
Ce site a vu défiler plusieurs générations de Casablancais en quête de répit. Auparavant, il était le lieu de promenade favori des familles et des amateurs de pique-nique. Aujourd’hui, il conserve cette fonction tout en s’adaptant aux besoins modernes. En déambulant sur ses sentiers parfaitement entretenus, apparaissent des joggeurs, des étudiants installés sur les bancs pour réviser et des enfants qui courent joyeusement vers les nouvelles aires de jeux. La modernisation du parc, menée ces dernières années, a permis d’intégrer des espaces adaptés aux personnes à mobilité réduite et même des zones pour les amateurs de yoga et de méditation.
Une modernisation respectueuse de l’environnement
Au fil des ans, le parc a bénéficié de plusieurs phases de réhabilitation, la plus récente s’étant étendue de 2015 à 2018. Ces travaux ont visé à moderniser les infrastructures tout en préservant l’identité paysagère du début du XXe siècle. Les allées ont été redessinées pour faciliter la circulation, des bancs ont été installés pour le confort des visiteurs, et des poubelles ont été disposées stratégiquement pour encourager le respect de la propreté. «Ce parc est un lieu de rencontre pour tous les âges. Les rénovations ont apporté plus de commodités tout en conservant le charme d’antan», témoigne Yasmine, une habituée des lieux.
Sécurité : une amélioration notable
L’un des grands enjeux du parc a longtemps été la sécurité. «Il y a quelques années, je n’aurais pas osé venir seule ici en fin de journée», me confie Leïla, une adepte de la méditation qui tient à cet endroit pour se ressourcer. «Je viens ici courir tous les matins, et je me sens en sécurité grâce à la présence discrète mais efficace des agents», affirme Karim, un joggeur assidu. Toutefois, il convient de rester prudent, surtout après la tombée de la nuit, précise-t-il. «Le parc est magnifique, mais comme partout à Casablanca, il faut garder un œil attentif sur ses affaires, d’où le besoin de s’équiper en caméras de surveillance», conseille Hassan, un retraité qui fréquente les lieux depuis son enfance.
Propreté : un défi collectif
Poursuivant notre visite, on tombe sur Ahmed, un employé en charge du nettoyage. Armé de son balai, il ramasse des détritus laissés sur la pelouse. «C’est dommage, on installe des poubelles partout, mais certains ne font pas l’effort d’y jeter leurs déchets», déplore-t-il en soupirant. En effet, outre la sécurité, l’entretien du parc est un enjeu majeur. Si les efforts de nettoyage sont visibles, certains comportements nuisent encore à la propreté du site. «Chaque jour, plusieurs kilos de détritus sont collectés, preuve que la sensibilisation doit encore progresser», recommande-t-il en précisant : «Ce parc appartient à tout le monde, il faut en prendre soin. Si chacun fait un petit effort, il restera agréable pour tous».
Un patrimoine naturel à préserver
Le Parc de la Ligue arabe est également un sanctuaire pour la biodiversité urbaine. En levant les yeux, on est impressionnée par la beauté des arbres qui jalonnent le parc. Outre les palmiers, le jardin abrite une variété d’arbres matures, offrant un habitat à diverses espèces d’oiseaux et d’insectes. Les visiteurs peuvent y observer des moineaux, des corbeaux, des tourterelles et, avec un peu de chance, des hérissons en quête de fraîcheur. «Ici, chaque arbre a une histoire. Certains ont plus de 100 ans et ont traversé les époques. Ils sont le témoin vivant de l’histoire de Casablanca», déclare Nadia, militante écologique, rappelant au passage l’importance de préserver cet équilibre. «Chaque arbre, chaque fleur ici joue un rôle. Un simple mégot de cigarette ou un emballage plastique peut avoir des conséquences sur cet écosystème», alerte-t-elle.
Un lieu d’histoire et d’avenir
Bien plus qu’un simple espace vert, le parc de la Ligue arabe s’érige en lieu de mémoire, en centre de loisirs, en poumon écologique pour la ville, mais aussi en lieu en perpétuelle évolution. Grâce aux efforts de réhabilitation, il est redevenu un endroit où l’on aime flâner, pratiquer du sport ou simplement se poser quelques instants. Sa préservation nécessite donc l’engagement de tous : respect des espaces communs, participation aux initiatives de nettoyage et sensibilisation à l’importance de la biodiversité urbaine. En visitant ce parc, chacun est invité à contribuer à son rayonnement et à assurer sa pérennité pour que ce joyau continue de briller pour les générations à venir. Alors, prêt pour une balade ?