Journée des droits des femmes : Isild Le Besco dénonce la domination dans le podcast « sous contrôle coercitif »

«De mes 16 ans à mes 35 ans, j’ai eu une fausse idée de l’amour » : l’actrice Isild Le Besco mêle son histoire personnelle et un éclairage psychologique et social pour décrire ce qu’est le « contrôle coercitif » dans un podcast pour Arte Radio. « Pour moi, l’amour d’un homme était violent, maltraitant, destructeur […] En fait, je ne connaissais rien d’autre », narre celle qui est aussi réalisatrice, dans ce podcast en deux volets de 30 minutes, mis en ligne pour le premier samedi, pour le second le 21 mars.
Pour ce programme, Isild Le Besco s’est entourée de sa sœur Léonor Graser, docteure en sociologie, et de Andreea Gruev-Vintila, maîtresse de conférences à l’université Paris Nanterre et autrice du livre Le contrôle coercitif : au cœur de la violence conjugale (Dunod, 2023). Ce livre a été une « révélation » pour l’actrice, qui a porté plainte contre le cinéaste Benoît Jacquot en 2024.
Le « contrôle coercitif » dans la loi
Ce dernier a été mis en examen en juillet pour viols sur Isild le Besco à partir de ses 16 ans, entre 1998 et 2000, et également sur l’actrice Julia Roy en 2013. Judith Godrèche l’a en outre mis en cause et une enquête est en cours. Benoît Jacquot conteste ces accusations. Dans le podcast, Isild Le Besco revient longuement sur cette relation, en citant des passages de son livre Dire vrai paru l’année dernière aux éditions Denoël. « Benoît m’a tenue par le pouvoir qu’il avait sur moi », dit celle qui a été révélée pour son rôle de jeune pucelle dans le film Sade du réalisateur.
Elle veut « parler » du concept de contrôle coercitif « pour le faire connaître ». Andreea Gruev-Vintila indique qu’il comprend « la violence physique – mais pas nécessairement –, la violence sexuelle, l’intimidation, l’isolement, l’exploitation et le contrôle », et « s’étend souvent sur des années, des décennies ». Souvent les « liens sociaux des personnes » sont visés. Les députés ont inscrit en janvier pour la première fois dans un texte de loi l’infraction de « contrôle coercitif », ce mécanisme destructeur exercé par un agresseur pour rendre sa victime impuissante, précédant la plupart des féminicides. Ce texte n’a pas encore été définitivement adopté.