Nice : La justice retoque les mesures anti-mendicité prises par Christian Estrosi

Coup d’arrêt pour la politique anti-mendicité de Christian Estrosi. Le tribunal administratif de Nice a annulé un arrêté municipal interdisant la mendicité durant l’été 2022, jugeant la mesure trop large et insuffisamment justifiée. Cet arrêté avait été pris en s’appuyant sur 758 procès-verbaux dressés l’année précédente par la police municipale. Mais selon le tribunal, seuls huit PV mentionnaient une « mendicité agressive », sans en préciser la nature, tandis que la majorité se contentait de signaler la présence de sans-abri ou de personnes en situation de précarité.
Saisie par la Ligue des droits de l’homme (LDH), la justice avait déjà suspendu en référé cet arrêté en 2022 avant de l’annuler définitivement jeudi. « Cette décision nous conforte dans notre combat pour le respect du principe constitutionnel de fraternité, pour la dignité et contre toute forme de discrimination », s’est félicitée l’association dans un communiqué.
La mairie de Nice reste muette
La mairie, qui n’a pas commenté cette annulation, a néanmoins confirmé prévoir un nouvel arrêté pour l’été 2025. Dans une ville où 21 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, l’opposition de gauche accuse la municipalité de vouloir préserver l’image touristique de Nice au détriment des plus démunis.
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Cet hiver, après une pétition de riverains et commerçants, la ville avait déjà demandé aux associations de déplacer leurs distributions alimentaires. En septembre 2024, Christian Estrosi avait également écrit au préfet pour dénoncer les « troubles » causés dans l’espace public par des « populations errantes », majoritairement venues d’Europe de l’est.