« Ça me fait peur »… A Rennes, la vaccination contre la méningite s’accélère face au cluster
Son débardeur noir présentant une manche plus courte que l’autre semblait presque taillé pour ça. Ce jeudi midi, Sarah n’a pas eu à remonter sa manche pour recevoir sa première dose de vaccin contre la méningite. Cette étudiante, inscrite en première année de Gestion des entreprises et administration, fait partie des premières personnes à se présenter au centre de vaccination qui a ouvert au sein du campus Beaulieu, à Rennes. « La méningite, c’est une maladie très grave et très contagieuse. Ça me fait peur », reconnaît la jeune femme, avant de recevoir une première dose de vaccin. Il lui faudra revenir dans un mois environ, pour son rappel. « Je suis super contente de me faire vacciner, je l’attendais. J’ai pu venir sur le temps du midi, c’est super pratique ».
Ouvert ce jeudi, ce centre de vaccination sera suivi d’un deuxième, dont les portes ouvriront ce vendredi à Villejean (immeuble Askoria), puis d’un troisième la semaine prochaine à Bréquigny, au sein du plus grand lycée de la région. Avec l’appui des médecins de ville, des pharmacies et des établissements scolaires, l’Agence régionale de santé Bretagne espère pouvoir vacciner 100.000 jeunes âgés de 15 à 24 ans. Un objectif ambitieux pour tenter de mettre un terme à la progression du nombre de cas d’infections invasives à méningocoques.

Depuis plusieurs semaines en effet, les cas se multiplient au sein de deux clusters distincts : à l’école de commerce Rennes Business School et au sein d’une famille habitant à Chantepie, tout près de Rennes. Une jeune femme de 18 ans est décédée d’une méningite début février. « Il ne faut surtout pas s’amuser avec ça. La méningite, ça peut t’emporter en quarante-huit heures. S’il y a un risque, c’est normal de se faire vacciner », témoigne Stéfanie, qui accompagne son fils Alexis pour sa première dose. « On en a parlé dans la famille et au lycée. Bon, c’est un vaccin, je ne saute pas de joie, mais il faut que je le fasse », poursuit l’adolescent.
Pour l’heure, la campagne de vaccination semble avoir convaincu bon nombre d’étudiants et lycéens. « On a un flot continu depuis ce matin. J’ai dû recommander des doses ce midi », explique la responsable du centre de vaccination de Beaulieu. Ici, jusqu’à 600 doses peuvent être administrées chaque jour, avec un objectif de 3.000 injections par semaine. « Il y a plutôt une adhésion volontaire des jeunes », assure l’Agence régionale de santé.
Mais à l’extérieur de la bibliothèque universitaire, bon nombre d’étudiants profitent du soleil sans vraiment s’inquiéter du cluster qui les menace. « Ça me rappelle un peu le Covid. Je verrai ça plus tard », glisse un jeune homme. « Dans mon groupe de copines, personne n’en parle. C’est moi qui leur ai dit de se faire vacciner pour se protéger », témoigne Sarah, qui n’a « rien senti » lorsqu’elle a été piquée.
Quels symptômes pour la méningite ?
Particulièrement dangereuse chez les adolescents, la méningite se traduit souvent par une fièvre élevée, des maux de tête intenses et persistants, une raideur de la nuque ou encore une gêne à la lumière vive. Elle peut entraîner de la confusion, de la somnolence mais aussi des douleurs musculaires et articulaires. En cas de symptômes, il est conseillé d’appeler le 15.