Immigration algérienne : Le recteur de la Grande mosquée de Paris fustige les « faiseurs de peurs »

Le débat politique actuel met en colère Chems-eddine Hafiz. Dans son billet hebdomadaire publié mercredi, le recteur de la Grande mosquée de Paris dénonce en effet les « faiseurs de peurs » qui nourrissent « une éternelle mise en procès » de l’immigration algérienne.
« Le spectre de l’immigration algérienne est de retour sur le bûcher médiatique » et elle devient « l’objet des pires fantasmes, des pires accusations, des plus lâches manipulations politiques », déplore le recteur dans le billet publié en pleine crise entre Alger et Paris.
« Il faut que l’opinion tremble »
Dénonçant les « politiciens en quête de suffrages » et parmi les journalistes les « mercenaires du sensationnalisme, qui ne puisent leurs chiffres que dans les abîmes de la stigmatisation », il déplore une « extension du soupçon » car « de l’immigration algérienne, nous sommes passés à l’examen des binationaux, traquant chez eux un malaise, une faute, un crime de double appartenance ». Des « flots de fiel » sont déversés car « il faut que l’opinion tremble », ajoute le recteur, lui-même franco-algérien.
Chems-eddine Hafiz salue par contre le discours d’Emmanuel Macron qui a tenté vendredi de calmer le jeu sur les questions migratoires, regrettant toutefois que cette prise de parole ait été rapidement étouffée « sous un nouvel amas de calomnies ». Mais l’« obsession de la délinquance, martelée à coups de statistiques tronquées, n’est que la vieille recette de ceux qui ont besoin d’un ennemi intérieur pour masquer leur propre faillite », affirme-t-il, en rappelant que les immigrés algériens « bâtissaient la France » hier et qu’« aujourd’hui, leurs enfants construisent l’avenir ».
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« Le véritable danger pour cette Nation, ce sont pas ces hommes et femmes que l’on stigmatise. Le véritable danger, c’est l’injustice d’un récit biaisé qui, un jour, se retournera contre ceux qui l’écrivent », conclut-il.