Guerre en Ukraine : Le faux départ de Macron et la CIA qui coupe le contact

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 5 mars 2025, 1.106e jour de la guerre.
Le fait du jour
Il rame mais il persévère. Volodymyr Zelensky n’en finit plus de donner des gages aux Etats-Unis depuis son altercation historique dans le Bureau ovale avec Donald Trump et J. D. Vance, sanctionnée trois jours plus tard par le gel de l’aide militaire américaine. Ce mercredi, le président ukrainien a tenté de renouer le dialogue tout en brossant son homologue américain dans le sens du poil. « Nous voulons tous un avenir sûr pour notre peuple. Pas un cessez-le-feu provisoire mais la fin de la guerre une fois pour toutes. Avec nos efforts coordonnés et le leadership des Etats-Unis, c’est tout à fait réalisable », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Ce message faisait suite à un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui, selon Berlin, a salué la volonté de Volodymyr Zelensky d’entamer des négociations le plus tôt possible.
On a bien cru que le calumet de la paix serait fumé en présence d’Emmanuel Macron. Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement français, a en effet annoncé ce mercredi matin un possible nouveau voyage à Washington imminent du président de la République, en compagnie du président ukrainien et du Premier ministre britannique Keir Starmer. Mais l’Elysée, qui préparait l’allocution de 20 heures sur la nouvelle donne géostratégique, a démenti quelques heures plus tard.
La déclaration du jour
« Les Etats-Unis ont mis en pause le partage de renseignements avec l’Ukraine. » »
C’est John Ratcliffe, le patron de la CIA qui a fait cette annonce ce mercredi sur la chaîne Fox Business, mettant un peu plus la pression sur l’Ukraine qui a tant besoin des précieuses informations des Américains pour se défendre efficacement. « Nous avons reculé, et nous suspendons et passons en revue tous les aspects » de la relation avec l’Ukraine, a déclaré de son côté à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Mike Waltz.
Cette pause, a toutefois ajouté John Ratcliffe, « je pense qu’elle va s’achever, et je pense que l’on va travailler aux côtés de l’Ukraine, comme nous l’avons déjà fait, pour repousser l’agression et mettre le monde dans une meilleure situation pour que ces négociations de paix avancent ».
Le chiffre du jour
166. Le nombre de drones d’attaques lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sur l’Ukraine par la Russie. Ces frappes nocturnes ont fait deux morts – un homme de 77 ans à Odessa et un autre âgé de 55 ans à Kherson – et provoqué des coupures de courant ainsi que de chauffage dans le sud du pays.
La tendance du jour
La paix aura-t-elle rendez-vous à Minsk ? Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, grand allié de la Russie, a en tout cas proposé ce mercredi d’y accueillir les pourparlers. « Dites à Trump que je l’attends ici, ensemble avec Poutine et Zelensky », a-t-il lancé dans une interview vidéo au blogueur américain Mario Nawfal enregistrée le 27 février, selon l’agence de presse officielle Belta. « Nous allons nous asseoir et nous mettre d’accord tranquillement. Si vous voulez vous mettre d’accord », a poursuivi le président bélarusse, au pouvoir depuis 1994. « Il n’y a que 200 km entre la frontière bélarusse et Kiev. Une demi-heure en avion. Venez », a-t-il insisté.
Suivez avec nous l’allocution d’Emmanuel Macron de ce mercredi soir
La perspective semble séduire la Russie. « Pour nous, Minsk est le meilleur endroit pour des pourparlers. Minsk, c’est notre allié », a réagi dans la foulée le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tout en précisant que cette question n’avait pas été « évoquée » pour l’heure au plus haut niveau. Pour rappel, la Biélorussie a servi de base arrière aux troupes de Moscou pour lancer leur offensive contre l’Ukraine en 2022.
Par ailleurs l’entente cordiale en Moscou et Washington se poursuit. Le Kremlin a affirmé mercredi voir une « approche globalement positive » concernant les possibilités de pourparlers pour mettre fin au conflit en Ukraine, après que le président américain Donald Trump a assuré, dans son discours devant le Congrès, que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky était prêt à négocier.