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Crash en Corée du Sud : Les proches des victimes harcelés après avoir reçu une indemnisation

L’appât du gain révèle parfois le pire de l’être humain. En Corée du Sud, huit personnes sont accusées d’avoir publié en ligne des messages diffamatoires à l’encontre des proches de victimes du crash de l’avion de Jeju Air, survenu à l’aéroport international de Muan le 29 décembre, rapporte la BBC.

L’avion, qui revenait de Bangkok, en Thaïlande, avait explosé après avoir heurté une barrière en béton en bout de piste, tuant 179 des 181 personnes à bord. Le ministère intérimaire de l’Intérieur, Ko Ki-dong, a annoncé début janvier le versement aux familles d’une première indemnité de trois millions de wons (1.900 euros). Elle est issue d’un fond aide d’urgence.

« Ravies » d’avoir perdu des proches

C’est ce versement qui a visiblement déclenché la haine de certains internautes. Plusieurs suggèrent que les familles étaient « ravies » d’obtenir cet argent, tandis que d’autres prétendaient qu’il y aurait des fausses victimes. Des investigations ont ensuite permis de remonter jusqu’aux auteurs, et au moins 427 messages ont été supprimés par les autorités.

Ces campagnes haineuses sont devenues monnaie courante après des catastrophes en Corée du Sud. Cela a notamment été le cas arpès la bousculade meurtrière à Séoul pour la fête d’Halloween en 2022, ou après le naufrage du ferry Sewol en 2014.

Pourquoi tant de haine ?

Plusieurs experts estiment qu’il s’agissait des conséquences des tensions et inégalités sociales et économiques accrues dans le pays, en particulier depuis le Covid. D’après Koo Jeong-woo, professeur de sociologie à l’université Sungkyunkwan, de nombreux Sud-Coréens « considèrent désormais les autres non pas comme leurs pairs, mais comme des adversaires ».

La crise politique que vit le pays est également venue renforcer ces mécanismes, certains internautes ayant accusé les victimes d’être en réalité des membres du parti présidentiel, le Pouvoir au peuple. Toujours d’après les experts, les solutions seraient d’améliorer la modération par les réseaux sociaux et la mise en place de sanctions plus sévère contre les auteurs des messages haineux.