Etats-Unis : Qui est Dan Bongino, le podcasteur complotiste fan de Trump qui devient le numéro 2 du FBI ?

En larmes, Dan Bongino, podcasteur complotiste d’extrême droite et grand supporter de Donald Trump, annonce ces derniers jours aux fans du The Dan Bongino Show qu’il va rejoindre le FBI en tant que directeur adjoint. « Je vous aime, mais je ne peux pas dire non à ce poste… » Sa nomination a été annoncé aux membres du « Bureau » dimanche dernier.

Dans une annonce sur Truth Social, le président américain décrit l’ancien garde du corps comme un homme « plein d’amour et de passion » pour les Etats-Unis. Suffisant pour être nommé numéro 2 de l’agence de renseignement de la première puissance mondiale ?

Un parcours atypique

Ancien policier new-yorkais, Dan Bongino rentre dans les services secrets américains au début des années 2000, avant d’être propulsé en 2006 à la protection du président George W. Bush. Il occupera ce poste jusqu’en 2011, démissionnant pendant le mandat de Barack Obama. Après quelques campagnes politiques sans succès, le garde du corps se reconvertit en chroniqueur télé, intervenant régulièrement sur Fox News, la chaîne favorite de Donald Trump, où il tiendra de 2021 à 2023 une l’émission d’hebdomadaire Unfiltered. Depuis son départ de la chaîne d’extrême droite, son podcast The Dan Bongino Show est un des plus écoutés aux Etats-Unis.

Pour les complotistes, c’est son parcours qui fait de lui le « candidat parfait ». Parce qu’il a été au plus près du « Deep State » lors de ses passages aux services secrets et à la Maison-Blanche, et qu’il a accumulé de nombreux secrets qu’il serait prêt à dévoiler…

Un complotiste fan de Donald Trump

Avant de soutenir Donald Trump, Dan Bongino tombe dans le complotisme au moment du Covid-19, créé selon lui dans un laboratoire de Wuhan. Il déteste les masques, ces « couches pour le visage inutiles ». Des propos qui lui feront perdre sa chaîne Youtube. L’ancien agent secret poursuit son « ascension » en se ralliant aux théories complotistes pro-Trump. Il y a notamment le « vol » de l’élection de 2020, qui voit Joe Biden l’emporter. Mais aussi le fameux Spygate, une théorie qui affirme que l’administration Obama aurait placé un espion dans la campagne trumpiste de 2016 ; des accusations fact-checkées depuis par de nombreux médias.

L’invasion du Capitole ? Un coup monté pour cacher le vol de l’élection de 2020. Les tentatives d’assassinat visant Donald Trump ? Possiblement le FBI qui aurait fourni des hommes et des armes. Le podcasteur a réponse à tout.

Un poste stratégique

Derrière ce florilège de théories du complot se cache un homme motivé, prêt à « révéler la vérité », pensent ses soutiens. Sur le Spygate notamment, il a déclaré « ne pas vouloir passer à autre chose » : « Je veux savoir ce qu’il s’est passé pour que ça n’arrive plus jamais. » Aux côtés de Kash Patel, le nouveau boss du FBI, il promet « du changement » pour une institution « qui s’est perdue ».

Une institution que lui-même ne connaît pas, puisqu’il n’y a jamais travaillé, là où son poste de deputy director est d’habitude réservé à des vétérans de la maison en raison de son degré de sensibilité.

En effet, selon le New York Times, ce rôle permet d’accéder à une grande partie des informations classifiées, tout comme aux spéculations, rumeurs, que reçoit quotidiennement le FBI de la part de ses agents ou d’anonymes. Une masse d’information non vérifiée qui pourrait mettre en difficulté cet accro aux fake news.

Au sein de l’organisation gouvernementale, cette nomination inquiète alors que ce nouveau numéro 2 a plusieurs fois critiqué le FBI pour ses enquêtes sur l’entourage trumpiste : « Ce que le FBI a fait à Donald Trump (en 2022), ce n’était pas la loi, c’était de la tyrannie. » On apprend aussi dans le New York Times qu’il souhaite dissoudre une unité chargée d’enquêter sur les cas d’espionnage et de terrorisme, et renvoyer tous les agents impliqués dans la perquisition de la villa de Donald Trump à Mar-a-Lago.

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Une tendance à l’autocratie qu’il assume, poussant le nouveau président américain à « désobéir » aux décisions de justice avec lesquelles il n’est pas d’accord : « Mon conseil à Donald Trump : ignorez-les […] Qui va l’arrêter ? »