Guerre en Ukraine : La version européenne de la paix peine à s’esquisser et Trump s’énerve encore contre Zelensky

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 3 mars 2025, 1.104e jour de la guerre.
Le fait du jour
L’unité des partenaires européens pour compenser une éventuelle défection des Etats-Unis est encore fragile. Le président français Emmanuel Macron a évoqué dimanche, dans Le Figaro, l’idée d’une première trêve d’un mois « dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques ». Mais Londres s’est empressée ce lundi de souligner qu’il n’y avait « pas d’accord » à ce stade.
Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky maintient son refus de tout cessez-le-feu avec la Russie en l’état. « Ce sera un échec pour tout le monde si l’Ukraine est forcée à un cessez-le-feu sans de sérieuses garanties de sécurité », a-t-il expliqué. « Imaginons qu’une semaine après, les Russes recommencent à nous tuer et que nous ripostions, ce qui serait totalement compréhensible. Qu’est-ce qui se passera ? », a-t-il poursuivi. « Les Russes diront la même chose qu’il y a 10 ans, que ce sont les Ukrainiens qui ont violé le cessez-le-feu. Nous fournirons la preuve que c’était eux. Et qui bénéficiera de cela ? Les Russes et absolument pas nous, pas les États-Unis, pas le président américain, ni nos collègues européens », a ajouté le président ukrainien.
Enfin, en écho à la petite musique qui monte à Washington comme à Moscou, Volodymyr Zelensky a estimé qu’il ne sera « pas si facile » de le remplacer à la tête de l’État ukrainien, à moins de l’« empêcher de candidater » à de nouvelles élections.
La déclaration du jour
« C’est la pire chose que Zelensky pouvait dire et l’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps. C’est ce que je disais, ce gars ne veut pas de paix tant qu’il a le soutien de l’Amérique. » »
Ses parties de golf du week-end ne semblent pas avoir calmé le ressentiment de Donald Trump à l’encontre de son homologue ukrainien. Le président américain a écrit cette nouvelle menace sur son réseau Truth Social en commentaire d’un article de l’agence Associated Press dont le titre est « Zelensky dit que la fin de la guerre en Ukraine est « très, très lointaine » ».
Donald Trump, dont l’altercation publique avec le président ukrainien vendredi a sidéré le monde, devait discuter lundi des prochaines étapes en Ukraine avec son équipe de Sécurité nationale, à l’heure où l’avenir du soutien militaire américain à Kiev est plus incertain que jamais.
Dans un article paru vendredi, un responsable américain anonyme affirmait au New York Times que tous les envois d’équipement militaire à l’Ukraine décidés à la fin du mandat du précédent président Joe Biden pourraient être stoppés immédiatement.
Le chiffre du jour
389 km2. La superficie conquise par les troupes russes en février 2025 selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW). C’est moins que leurs gains territoriaux de 431 km2 en janvier, de 476 km2 en décembre 2024 et du pic à 725 km2 en novembre, dans la foulée d’importants mouvements russes sur la ligne de front depuis l’été 2024. L’armée russe poursuit son avancée autour de Pokrovsk, nœud logistique dans la région de Donetsk, contournant la ville par le sud.
L’armée de Kiev recule aussi en territoire russe, depuis son offensive du mois d’août 2024 dans la région de Koursk, où elle avait conquis environ 1.300 km2 en deux semaines. Mais cette zone d’opération s’est réduite au fil des mois suivants. Elle est passée de 1.171 km2 fin août à 483 km2 fin 2024, puis 407 km2 au 28 février.
La tendance
A défaut de garanties de sécurité, Volodymyr Zelensky récolte au moins l’admiration de ses alliés européens. Et notamment celle de François Bayrou qui, ouvrant le débat sur l’aide à l’Ukraine et la sécurité européenne devant l’Assemblée nationale, a décrit l’épisode historique du Bureau ovale comme une « scène sidérante, avec une volonté d’humiliation ». « Pour l’honneur de la responsabilité démocratique, pour l’honneur de l’Ukraine et, j’ose le dire, pour l’honneur de l’Europe, le président (ukrainien) n’a pas plié et je crois que nous pouvons lui en manifester de la reconnaissance », a ajouté le Premier ministre français.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Le ressenti est le même en Allemagne où le futur chancelier Friedrich Merz a estimé que la passe d’armes inédite avait été « provoquée » par les Américains. « Il y a une certaine continuité dans la série d’événements de ces dernières semaines et de ces derniers mois en provenance de Washington », a-t-il relevé, évoquant aussi le discours à la conférence sur la sécurité de Munich mi-février du vice-président JD Vance, qui avait notamment fait la leçon aux Européens sur la liberté d’expression et déjà esquissé un retrait de l’aide de Washington à Kiev.