France

Les poupées gonflables sur le siège passager ont-elles une chance de tromper les radars de covoiturage ?

Et si on tentait le coup avec un gros nounours ? Cette question, on imagine que bien des petits malins souhaitant emprunter la voie de covoiturage en étant seuls en voiture. Depuis ce lundi matin, aux heures de pointe, la voie de gauche du périphérique parisien est réservée aux personnes faisant du covoiturage. Les véhicules qui transportent « au moins deux passagers », hors poids lourds. Les transports collectifs, les taxis, les véhicules de secours et transportant des personnes à mobilité réduite ont également le droit d’y aller. Objectif ? « Diminuer le nombre de voitures en circulation en optimisant leur taux de remplissage afin de réduire le bruit et la pollution de l’air », détaille David Belliard adjoint d’Anne Hidalgo en charge des mobilités.

Paris n’est pas la première ville française à tenter l’expérience. Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Rennes ou encore Strasbourg ont également adopté un système de voie réservée au covoiturage. Pour contrôler que ce nouveau système est bien respecté, l’État français a investi dans des radars spécialement conçus pour vérifier le nombre d’occupants à bord de chaque voiture. Et non, le coup de la peluche ou de la poupée gonflable ne passera pas. « Le totem arrive à tout analyser et voir s’il s’agit d’une personne ou non grâce à l’intelligence artificielle. Il a eu des heures et des heures d’apprentissage », assure Pryntec, l’un des leaders du marché.

Ces boîtiers de contrôle des voies de covoiturage mis au point par l'entreprise française Pryntec ont été installés à Grenoble et Lyon.
Ces boîtiers de contrôle des voies de covoiturage mis au point par l’entreprise française Pryntec ont été installés à Grenoble et Lyon. - Pryntec

Domiciliée en Côte-d’Or, l’entreprise a déjà équipé les villes de Lyon, Grenoble, Rennes ou Strasbourg. Elle reconnaît qu’une petite marge d’erreur reste impossible à effacer. « Aux tests, il y avait entre 95 et 97 % de réussite. Mais en cas de suspicion, des alertes sont remontées au client. »

Installés avant les JO pour vérifier le bon respect de la « voie olympique », les radars de la société Fareco équipent quant à eux le périphérique parisien. L’entreprise du groupe Fayat assure que ses appareils savent faire « la discrimination entre les êtres humains et les mannequins » mais aussi « la gestion des reflets et des vitres teintées » grâce à la physique optique. Les prises de vues à haute vitesse sont également parfaitement gérées par ces radars à la technologie de pointe. N’essayez pas de filouter, il y a peu de chances que vous y parveniez, vous exposant à une contravention de 135 euros.

Que les habitants de la région parisienne se rassurent : ils ne risquent rien d’autre qu’une remontrance. Les premières verbalisations ne tomberont qu’à partir du 1er mai, le temps pour les usagers de s’habituer aux panneaux au losange blanc sur fond bleu qui seront allumés aux heures de pointe. A Rennes, la préfecture avait annoncé « moins de dix véhicules en infraction » chaque jour sur la bande d’arrêt d’urgence réservée aux transports en commun à chaque heure de pointe matinale.