Martin Scorsese en croisade pour la sauvegarde des salles de cinémas et de spectacle de Rome
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La Ville éternelle pourrait bientôt voir une partie de son patrimoine culturel sacrifié sur l’autel de la rentabilité immobilière. À Rome, un vote crucial pourrait autoriser la transformation de plusieurs salles de cinéma historiques en centres commerciaux et supermarchés, suscitant l’indignation de nombreuses personnalités du septième art, Martin Scorsese en tête.
« La tentative de réaffecter des espaces destinés à la renaissance culturelle potentielle de la Ville éternelle en hôtels, centres commerciaux et supermarchés est totalement inacceptable », a déclaré le réalisateur américain dans un communiqué relayé par le NME.
Une affaire d’héritage culturel
Une prise de position qui fait suite à l’acquisition récente de neuf cinémas romains par les sociétés de gestion d’actifs Colliers Global Investors et Wrm Capital, qui les ont achetés pour la modique somme de 50 millions d’euros lors d’une vente aux enchères après faillite. Pour Scorsese, les enjeux dépassent largement le cadre d’une simple transaction immobilière.
« Une telle transformation représenterait une perte irrévocable : un profond sacrilège non seulement envers la riche histoire de la ville, mais aussi envers l’héritage culturel des générations futures », a-t-il poursuivi dans sa déclaration.
Le cinéaste de 81 ans, qui a toujours montré un profond attachement à l’Italie et à son patrimoine culturel, va jusqu’à interpeller directement les plus hautes autorités du pays.
Du beau monde au créneau
« Cette lettre s’adresse également personnellement au président Sergio Mattarella et à la Première ministre Giorgia Meloni pour empêcher toute conversion des espaces culturels de Rome », a-t-il ajouté. Une manière de rappeler que ces lieux désaffectés ne sont pas de simples bâtiments vides mais bien des « cathédrales dans le désert » qu’il faudrait transformer en « véritables temples de la culture, des lieux capables de nourrir les âmes des générations présentes et futures ». Reste à savoir si cette mobilisation internationale parviendra à infléchir la décision des autorités italiennes, alors que l’appétit des promoteurs immobiliers ne semble pas près de faiblir.
Enfin, le maître du cinéma n’est pas seul dans ce combat pour préserver l’âme culturelle de Rome. Il a apposé sa signature à une lettre initiée par l’architecte et sénateur à vie italien Renzo Piano, aux côtés d’autres grands noms de Hollywood comme Francis Ford Coppola, Spike Lee, Wes Anderson, Mark Ruffalo et Willem Dafoe. Même le directeur de la Mostra de Venise, Alberto Barbera, et l’ancien footballeur international Francesco Totti ont rejoint cette mobilisation d’envergure.