Mort de Boris Spassky, légende russe des échecs

Il a marqué l’histoire des échecs autant par ses victoires que par une défaite légendaire. Boris Spassky, ancien champion du monde soviétique, s’est éteint à 88 ans. Son nom restera à jamais associé à son duel face à Bobby Fischer en 1972, un affrontement qui dépassa le cadre du jeu pour devenir un symbole de la Guerre froide.
Né en 1937 à Leningrad, aujourd’hui Saint-Pétersbourg, Boris Spassky découvre les échecs dès l’enfance dans un orphelinat, après avoir fui avec sa famille le terrible siège de la ville durant la Seconde Guerre mondiale. Doté d’un talent précoce, il devient champion du monde junior à 18 ans et, à l’époque, le plus jeune grand maître de l’histoire.
Un style agressif et audacieux
Son style agressif et audacieux attire rapidement l’attention des autorités soviétiques, qui voient en lui un digne représentant de l’école d’échecs de l’URSS. Pourtant, sa progression est irrégulière, éclipsée un temps par Mikhaïl Tal, avant un retour éclatant en 1969, lorsqu’il détrône Tigran Petrossian pour devenir champion du monde. « Je ne me suis jamais fixé l’objectif de devenir champion du monde. Tout a fonctionné tout seul. Je progressais à pas de géant », confiera-t-il en 2016.
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Mais son règne sera de courte durée. En 1972, en pleine Guerre froide, Boris Spassky se retrouve au cœur d’une bataille qui dépasse le simple cadre des échecs : son duel face à l’Américain Bobby Fischer en Islande devient un enjeu géopolitique. L’URSS domine le jeu depuis 1948, et la défaite n’est pas une option. Ce « match du siècle » marquera à jamais l’histoire des échecs et inspirera de nombreux films, livres et même la série Le Jeu de la dame sur Netflix.