France

Arrestation de Mohamed Amra : De potentiels complices mis en examen et écroués

L’étau judiciaire se resserre autour du réseau de Mohamed Amra, dont l’évasion spectaculaire en mai 024 avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Après l’incarcération du narcotrafiquant en début de semaine dans une prison ultra-sécurisée, plusieurs de ses complices présumés ont été mis en examen et écroué ce jeudi par des juges d’instruction parisiens spécialisés.

Dès la mi-journée, neuf suspects ont commencé à être présentés aux magistrats de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. A 17 heures, plusieurs d’entre eux avaient été mis en examen, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans l’organisation de l’évasion ou la fuite de Mohamed Amra. Vers 20h, deux d’entre eux ont été écroués et une femme placée sous contrôle judiciaire. D’autres attendaient de comparaître devant les juges des libertés et de la détention.

Des rôles variés pour les protagonistes

Parmi eux, certains auraient assuré la surveillance du départ du fourgon pénitentiaire depuis Rouen, participé à l’attaque du convoi ou encore récupéré des échelles télescopiques quelques jours avant l’opération. « Mon client n’a jamais eu de contact avec les instigateurs de l’évasion », a réagi Me Nabil Boudi, avocat de l’un des suspects. « Cette mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle n’est pas justifiée », a-t-il ajouté, appelant la justice à ne pas instruire cette affaire « sans discernement », malgré l’émotion suscitée par le drame.

La procédure, qualifiée de « complexe et touffue » par des sources proches du dossier, repose en grande partie sur l’analyse des télécommunications. Au total, 28 personnes ont été placées en garde à vue en France, un chiffre réduit à 19 jeudi soir. De nouvelles mises en examen pourraient intervenir vendredi. Par ailleurs, trois arrestations ont eu lieu à l’étranger : deux au Maroc et une en Espagne, avec des procédures d’extradition en cours.

Une équipe aux profils diversifiés

Si certains mis en cause sont soupçonnés d’avoir directement participé à l’attaque meurtrière du convoi pénitentiaire, d’autres auraient joué des rôles secondaires mais stratégiques. « M. Amra a su recruter une équipe de fidèles, qui ont eux-mêmes recruté des spécialistes : vol de véhicules, maquillage, téléphonie… Chacun a eu son rôle dans cette fuite », a précisé Laure Beccuau, procureure de Paris, lors d’une interview, mercredi soir, sur France 5.

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Elle a également confirmé que plusieurs suspects étaient liés à la « Black Mafia Family », aussi appelée « Black Manjak Family », un groupe criminel actif en Normandie et impliqué dans le trafic de stupéfiants. Enfin, la plupart des suspects déjà présentés à la justice ont des antécédents judiciaires, confirmant le caractère organisé et méthodique de l’opération. Reste à savoir si l’enquête permettra d’identifier tous les commanditaires et d’établir les responsabilités exactes de chacun dans cette évasion qui restera l’une des plus marquantes de ces dernières années.