Guerre en Ukraine : La Russie ne lâchera rien, Trump joue à l’amnésique
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Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 27 février 2025, 1.100e jour de la guerre.
Le fait du jour
Elle n’envisage aucun compromis territoriaux. La Russie a martelé jeudi que son annexion des territoires ukrainiens qu’elle occupe était « non négociable », au moment où le Premier ministre britannique Keir Starmer rencontre Donald Trump pour défendre la position européenne sur l’Ukraine.
Les demandes russes pour mettre un terme à l’offensive restent inchangées : l’Ukraine doit céder quatre régions partiellement occupées de l’est et du sud, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renoncer à entrer dans l’Otan. « Les territoires qui sont devenus des sujets de la Fédération de Russie […] font partie intégrante de notre pays. C’est absolument incontestable et non négociable », a insisté jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« La Russie ne peut revendiquer aucun des territoires ukrainiens », a répondu fermement le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Guéorguiï Tykhy, dénonçant des propos « risibles ».
En parallèle, Russes et Américains se sont entretenus pendant six heures et demie à Istanbul pour poursuivre la relance de leurs relations bilatérales. Ces discussions russo-américaines, les deuxièmes en moins de deux semaines, ont été saluées par Vladimir Poutine, qui a estimé jeudi qu’elles suscitaient « un certain espoir ».
La déclaration du jour
« « J’ai dit ça ? J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante » »
Les paroles sont signées Donald Trump ce jeudi. Le président américain a minimisé, à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre britannique, ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il avait qualifié de « dictateur ».
Donald Trump a ajouté avoir « de très bonnes relations » avec Volodymyr Zelensky, qu’il recevra vendredi pour la signature d’un accord sur les minerais ukrainiens. Il a aussi déclaré qu’il souhaitait un accord de cessez-le-feu en Ukraine avant de parler de forces de maintien de la paix
Le chiffre du jour
5 %. C’est le taux de croissance que pourrait atteindre l’économie ukrainienne en 2026 si « un accord de suspension des combats est conclu cette année », affirme ce jeudi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
L’économie ukrainienne a progressé de 3 % en 2024 malgré la guerre. La progression est toutefois plus faible qu’initialement attendue pour 2025, prévient l’institution, qui publie jeudi des prévisions économiques révisées et envisageait précédemment une croissance de 4,7 % pour l’Ukraine en 2025.
La poursuite de la guerre et les attaques de la Russie contre les infrastructures électriques de l’Ukraine provoquent des pénuries d’électricité et de main d’œuvre, ce qui alimente l’inflation et pèse sur l’économie du pays, résume la Berd dans un communiqué.
La Berd, fondée en 1991 pour aider les pays de l’ex-bloc soviétique à passer à une économie de marché, a depuis étendu son périmètre pour inclure des pays du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Afrique du Nord.
La tendance
La Corée du Nord a envoyé des troupes supplémentaires en Russie et a de nouveau déployé ses soldats dans la région de Koursk, frontalière de l’Ukraine, a déclaré ce jeudi un responsable de l’agence d’espionnage sud-coréenne.
« L’armée nord-coréenne, après une accalmie d’environ un mois, a été redéployée sur la ligne de front dans la région de Koursk […] et quelques déploiements supplémentaires de troupes semblent avoir eu lieu », a dit cette source, sans avancer de chiffres.
Après cette annonce, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Guéorguiï Tykhy, a appelé le monde à prendre conscience du fait que « la sécurité de l’Europe et celle de la zone indo-pacifique n’ont jamais été aussi liées qu’aujourd’hui ». « Nous ne pensons pas que la réaction de la communauté internationale soit suffisante », a-t-il poursuivi.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Début février, les services de renseignement sud-coréens avaient déclaré que les troupes déployées par Pyongyang en Russie n’avaient plus été vues au combat dans la région russe de Koursk depuis la mi-janvier. Selon Kiev, elles avaient été retirées de cette zone après avoir subi de lourdes pertes.
Le 7 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, quant à lui, affirmé que des militaires nord-coréens combattaient à nouveau aux côtés des Russes dans la région de Koursk, en partie occupée par l’Ukraine depuis une offensive surprise en août 2024.