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Guerre Israël-Hamas : La deuxième phase du cessez-le-feu aura-t-elle bien lieu ?

La guerre reprendra-t-elle dans la bande de Gaza ? La question reste sans réponse ce jeudi, alors que le dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de la trêve entre Israël et le Hamas s’est réalisé mercredi soir. Le groupe terroriste a restitué les corps de quatre otages, dont le Franco-israélien Ohad Yahalomi, contre la libération de quelque 600 prisonniers palestiniens.

Amorcée le 19 janvier, la première étape du cessez-le-feu s’achèvera ce samedi 1er mars. La deuxième phase de la trêve, devant débuter dimanche, est censée mener à la fin de la guerre et la libération de tous les otages encore retenus à Gaza. Mais les termes de l’accord n’étaient toujours pas été négociés ce jeudi, avant qu’Israël n’annonce, en début d’après-midi, le départ d’une délégation en Egypte « afin de poursuivre les discussions » sur la trêve à Gaza.

Ce communiqué intervient après des déclarations du Premier ministre israélien laissant planer le doute sur le redémarrage d’opérations armées. Dimanche, lors d’une cérémonie à Holon, au sud de Tel-Aviv, Benyamin Netanyahou s’est en effet dit prêt « à reprendre des combats intenses à tout moment ».

« L’idée d’une guerre sans fin »

La deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu doit évoquer la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre. Or, même avec un Hamas militairement affaibli, le groupe terroriste organise toujours la vie des Gazaouis, dont la réception de l’aide humanitaire. Et il refuse de rendre les armes. « Benyamin Netanyahou ne veut pas que le Hamas fasse partie, de près ou de loin, de cette gouvernance. Ce que refuse le Hamas, qui gère ce qu’il reste de la bande de Gaza, même si ses capacités militaires sont réduites », précise Laure Foucher, maître de recherches sur le Moyen-Orient à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). « Les exigences politiques et militaires israéliennes butent sur cette réalité de terrain depuis un an et demi, ajoute la chercheuse. D’où l’idée d’une guerre sans fin ».

La chercheuse, de retour d’Israël, précise qu’aujourd’hui, dans le pays, « on ne parle pas de phase 2, mais de phase 1.5, à savoir une phase qui permettrait de libérer plus d’otages, en échange de concessions sur le plan humanitaire, voire sur le retrait des militaires israéliens, le tout étant d’éviter la question de la gouvernance » [du Hamas à Gaza].

Notre dossier sur le conflit israélo-palestinien

Les négociations peuvent-elles aboutir ? L’armée israélienne se retirera-t-elle de la bande de Gaza ? Alors que le doute plane sur le sort de ce territoire détruit par la guerre, le bruit des chars israéliens résonne aujourd’hui en Cisjordanie occupée, à l’est. Les militaires israéliens sont entrés à Jénine, une première depuis une opération en 2002, et pourraient y rester. « Cela m’a été clairement dit, par un proche du ministre israélien Bezalel Smotrich [chef du Parti sioniste religieux, d’extrême droite], qu’il y a un projet politique en Cisjordanie après ce qui a été fait à Gaza, souligne Laure Foucher. C’est-à-dire d’expulser tous ceux qui sont considérés comme réfugiés et mettre en œuvre de nouvelles règles en Cisjordanie ».