France

Affaire Bétharram : Quarante nouvelles plaintes déposées, avant une rencontre des victimes avec le procureur

Le collectif des victimes de Bétharram va déposer ce jeudi quarante nouvelles plaintes, pour violences physiques, violences sexuelles et viols. Dix-huit de ces plaintes portent sur des faits de nature sexuelle. Cela porte à 152 le nombre de plaintes dans ce dossier, qui vise l’institution catholique Notre-Dame-de-Bétharram.

Elles seront remises au procureur de la République de Pau, à l’occasion d’une réunion qu’il organise dans la matinée avec un certain nombre de victimes. « Je vais déposer ces quarante plaintes et me rendre à la réunion du procureur avec une cinquantaine de victimes pour aborder les questions de prescription et voir comment l’enquête va se poursuivre », indique ce jeudi matin à 20 Minutes Alain Esquerre, responsable du collectif d’anciens élèves.

Treize prêtres et quatre laïcs visés

Parmi les nouvelles plaintes concernant des violences sexuelles et des viols, Alain Esquerre fait état du « viol d’un garçon de 12 ans après des coups répétés portés sur la jeune victime par un surveillant général », et « d’attouchements répétés par un prêtre sur le fils d’un homme politique (hors Pyrénées-Atlantiques) pendant quinze mois ». En tout, treize prêtres seraient visés dans cette affaire, ainsi que quatre laïcs dont trois surveillants.

Un ancien surveillant placé en garde à vue la semaine dernière mais relâché pour cause de prescription, est de nouveau cité, selon le porte-parole du collectif. Cet homme né en 1955, surnommé « Cheval » par les élèves, « est parti en 1990 de Bétharram ». « Ce sont donc encore des faits prescrits, mais on va continuer à les marteler, peut-être que cela fera évoluer le législateur », a ajouté Alain Esquerre.

« Des fils de notables ont pu aussi être victimes »

« Nous ne sommes qu’à l’aube de l’affaire et ce n’est pas parce que ce surveillant a été libéré, qu’il ne va pas retourner en garde à vue par la suite, et que nous n’allons pas intenter des poursuites autres que pénales à son encontre », poursuit Alain Esquerre. « La procédure suit son cours, ça ne s’arrête pas là, et on va trouver. »

« Ce dossier est tentaculaire, rappelle le responsable du collectif, et il est évolutif, puisque, phénomène nouveau, on voit que des fils de notables ont pu être victimes aussi, alors qu’on pensait qu’ils avaient échappé à un certain nombre de choses. Oui, il y avait des protections, mais elles n’étaient pas suffisantes, tout le monde était confronté à un moment ou un autre à ce climat de violence, de perversité et de sadisme », au sein de l’établissement scolaire.

Notre dossier sur l’affaire Bétharram

La procureur de Pau Rodolphe Jarry, a par ailleurs confirmé à 20 Minutes qu’une plainte pour « non-dénonciation de crime et délit » avait été déposée vendredi dernier à l’encontre de François Bayrou, et enregistrée par ses services.