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RDC : Que sait-on de cette maladie inconnue qui a tué plus de 50 personnes ?

Le bilan est inquiétant. Dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), une mystérieuse maladie a déjà emporté plus de cinquante personnes en à peine un mois, selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les premières victimes, trois enfants de moins de 5 ans, auraient été contaminées après avoir mangé de la chauve-souris. Elles ont ensuite développé les symptômes d’une fièvre hémorragique, et ont rapidement succombé à cette maladie pour l’heure inconnue.

Où les foyers épidémiques ont-ils été identifiés ?

« Dans le nord-ouest du pays, deux foyers de cas et de décès dus à une maladie inconnue sont apparus, entraînant des centaines de cas et des dizaines de décès, indique le bureau régional pour l’Afrique de l’OMS. L’épidémie, qui a vu le nombre de cas augmenter rapidement en quelques jours, constitue une menace importante pour la santé publique. La cause exacte reste inconnue, ce qui fait craindre un agent infectieux ou toxique grave ».

Selon des enquêtes préliminaires, le premier foyer épidémique a été identifié entre le 10 et le 13 janvier dans le village de Boloko, où trois enfants de moins de 5 ans sont tombés malades après avoir « consommé une carcasse de chauve-souris », rapporte l’OMS. Les enfants ont ensuite développé les premiers symptômes de la maladie, qui a ensuite évolué vers une fièvre hémorragique, avant de succomber. Par la suite, entre le 15 et le 22 janvier, quatre décès supplémentaires sont survenus dans le même village parmi des enfants âgés de 5 à 18 ans, tous présentant des un tableau clinique similaire. Le 13 février, les autorités sanitaires de la RDC ont signalé un nouveau foyer épidémique dans le village de Bomate, dans le nord-ouest du pays.

Quels sont les symptômes recensés ?

Les principales manifestations cliniques comprennent « de la fièvre, des frissons, des maux de tête, une myalgie, des courbatures, de la transpiration, une rhinorrhée, une raideur de la nuque, de la toux, des vomissements, une diarrhée et des crampes abdominales ». L’OMS s’inquiète de « la progression rapide de la maladie, avec près de la moitié des décès survenant dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes dans l’une des zones touchées, et un taux de mortalité exceptionnellement élevé dans une autre ». D’après le dernier bilan, 431 cas de cette mystérieuse maladie ont déjà été recensés, et 53 personnes y ont succombé. Soit un taux de mortalité de 12,3 %, s’inquiète l’organisation sanitaire.

Selon les échantillons sanguins prélevés sur les quatre malades et des tests PCR supplémentaires effectués à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa, tous les résultats étaient négatifs pour le virus Ebola et le virus de Marburg. « Les circonstances exactes de l’exposition n’ont pas encore été établies dans les deux épidémies, précise l’OMS. De plus, aucun lien épidémiologique n’a été établi entre les cas dans les deux zones touchées. »

La RDC peut-être contenir l’épidémie ?

Selon l’OMS, « une action urgente est nécessaire pour accélérer les investigations en laboratoire, améliorer la gestion des cas et les capacités d’isolement, et renforcer la surveillance et la communication sur les risques. L’éloignement et la faiblesse des infrastructures de santé augmentent le risque de propagation supplémentaire, ce qui nécessite une intervention immédiate de haut niveau pour contenir l’épidémie ».

Pour l’heure, « des fournitures médicales et des produits essentiels pour la gestion des cas, les tests de laboratoire et la prévention et le contrôle des infections sont envoyés dans les zones de santé touchées, précise l’agence sanitaire des Nations unies. Des enquêtes sur les cas et des recherches actives sont en cours dans les zones touchées, notamment dans les communautés, les églises et les établissements de santé ».

Mais l’inquiétude règne en RDC. Car outre cette nouvelle maladie qui inquiète les autorités sanitaires locales et l’OMS, « la République démocratique du Congo est confrontée à de multiples crises sanitaires et humanitaires », rappelle l’OMS. Le pays fait régulièrement face à de nombreuses maladies infectieuses et virus représentant un danger important en matière de santé publique, avec des épidémies de choléra, Mpox, polio, rougeole, Covid-19, onchocercose, fièvre jaune ou encore Ebola et virus de Marburg.