Tensions avec l’Algérie : Qu’est-ce que le « Conseil de contrôle de l’immigration » que réunit Bayrou ?
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Pour débattre des moyens visant à « reprendre le contrôle des flux migratoires » et définir ses « orientations » en la matière, François Bayrou réunit ce mercredi (14 heures) une partie de son gouvernement, divisé sur le sujet, sur fond de tensions croissantes avec Alger.
Une dizaine de ministres sera rassemblée pour un « Conseil interministériel de contrôle de l’immigration » (CICI). Ils discuteront notamment des moyens « nationaux, européens et diplomatiques pour renforcer les contrôles ». Ils aborderont la transposition du « Pacte européen asile et migration » (censé être entré en vigueur mi-2026), qui prévoit un durcissement du « filtrage » aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les 27.
« Plus grande maîtrise des flux migratoires »
Créé en 2005, le CICI a été réactivé par Bruno Retailleau « dans le contexte d’une immigration importante » et « pour répondre aux attentes des Français en faveur d’une plus grande maîtrise des flux migratoires », par un décret du 22 janvier. Annoncé fin janvier puis reporté, ce rendez-vous se tient après l’attaque survenue samedi à Mulhouse (Haut-Rhin). Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d’avoir tué à l’arme blanche une personne et d’en avoir blessé sept autres.
« Il avait été présenté dix fois aux autorités algériennes pour que son pays d’origine accepte que nous le renvoyions chez lui. Les dix fois, la réponse a été non », a dénoncé François Bayrou. Le Premier ministre juge « inacceptable » le refus d’Alger de reprendre son ressortissant, sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette nouvelle affaire vient aggraver un peu plus les tensions entre Paris et Alger, qui a refusé à de multiples reprises ces dernières semaines de laisser entrer sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France.
La question algérienne sera au menu des discussions du CICI. Plusieurs pistes ont été évoquées ces dernières semaines mais divisent le gouvernement entre les partisans du « rapport de force », à l’instar de Bruno Retailleau, et ceux qui plaident pour la voie diplomatique comme Jean-Noël Barrot. Le ministre de l’Intérieur a récemment plaidé pour « priver un certain nombre de personnalités, de la nomenklatura, de diplomates » des « facilités » dont ils bénéficient actuellement. Le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot a annoncé mardi soir que des « mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens » avaient été prises, sans préciser depuis quand.
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Le ministre de l’Intérieur est allé plus loin suggérant, comme Edouard Philippe et Gabriel Attal, de « remettre en cause de façon plus générale des accords » avec l’Algérie de 1968. Jean-Noël Barrot souhaiterait plutôt une réponse européenne. « Si un pays ne coopère pas avec les autorités françaises, je vais proposer que tous les pays européens en même temps puissent restreindre leur délivrance de visas ».