France

« Près d’un tiers de la population est allergique »… Pourquoi les pollens embêtent de plus en plus de Français ?

Le printemps arrive doucement et, avec lui, c’est le retour… des allergies. La semaine dernière, les trois quarts du pays avaient ainsi été placés en alerte rouge pollen. Seul le nord-ouest était alors épargné, avait annoncé le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).

La raison ? Une météo moins douce. Comme ce mardi où la pluie s’est installée dans une bonne partie du pays. « C’est une période d’accalmie car elle plaque les pollens au sol », explique Samuel Monnier, ingénieur au RNSA. « Mais ça ne va pas durer… »

Avec les beaux jours, de nombreux Français vont donc de nouveau avoir les yeux rougis, le nez qui coule, des toux ou des crises d’asthme pour certains. Près d’un sur trois. « D’après les derniers chiffres, 30 % de la population adulte est allergique aux pollens, contre 20 % chez les enfants. C’est assez conséquent. »

Surtout, ce pourcentage est en nette hausse. « Il y a trente ans, c’était moins de 5 % », assure le spécialiste avant d’en expliquer les multiples raisons. « D’abord, c’est lié à nos modes de vies qui ont changé. On est beaucoup plus à l’intérieur et l’organisme ne reconnaît plus les pollens comme un élément ami mais étranger. »

« On peut être gêné pendant neuf mois »

Le changement climatique n’y est évidemment pas non plus pour rien. « Avec la hausse des températures, il y a une plus forte concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’air et ça vient doper la croissance des arbres qui, eux, produisent davantage de pollens », ajoute Samuel Monnier. Avant de fournir une troisième explication. « C’est toujours lié à la hausse des températures qui permettent à des espèces de fleurir plus tôt. Comme le noisetier en ce moment et le bouleau un peu plus tard. Ils émettent des pollens bien plus précocement. »

Résultat, les mouchoirs peuvent être de sortie dès début février… et ça peut durer jusqu’à octobre « si on a des allergies à plusieurs pollens. Après la floraison des arbres de janvier à mai, les graminées arrivent et prennent le relais jusqu’à août. Et c’est ensuite au tour des herbacés comme l’ambroisie, au moins jusqu’à fin septembre. On peut donc être gêné pendant neuf mois ! »

Quels bons réflexes ?

Pour limiter les risques, le RNSA préconise quelques réflexes : « dès l’apparition des symptômes, consulter un médecin ou un allergologue », « se rincer les cheveux le soir car les pollens aiment s’y coller », « aérer son logement avant le lever ou après le coucher du soleil », « faire sécher son linge à l’intérieur », « se rincer le nez », « fermer ses fenêtres en voiture », « éviter le sport en plein air s’il y a un pic de pollens » ou encore « porter un masque en extérieur » en cas de forte dispersion.

« Et ne pas oublier de régulièrement suivre l’évolution des risques sur notre site, pollens.fr », conclut l’ingénieur au RNSA.