SpaceX annonce la reprise des vols d’essai de sa mégafusée Starship après l’échec du dernier test
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L’entreprise américaine SpaceX d’Elon Musk a annoncé, lundi, qu’elle comptait mener vendredi au plus tôt un nouveau vol test de sa mégafusée Starship, la plus grande jamais conçue, après l’explosion de son second étage au-dessus des Caraïbes en janvier. « Sous réserve de l’approbation des autorités de régulation », la société a évoqué sur son site un possible lancement à compter de 23h30 GMT (0h30 le 1er février heure française) depuis Boca Chica, au Texas.
L’explosion du second étage de la fusée lors du précédent vol, mi-janvier, avait entraîné une pluie incandescente de débris dans le ciel des Caraïbes et de minimes dégâts matériels dans les îles Turques-et-Caïques. Le régulateur américain de l’aviation, la FAA, avait ordonné une enquête et la suspension des vols. Selon SpaceX, cette enquête est désormais close et « plusieurs modifications » ont été réalisées sur la fusée « afin d’accroître la fiabilité de l’étage supérieur ».
Un nouveau vol ambitieux
Interrogée par l’AFP sur le sujet, la FAA n’a pas répondu. Sous la présidence de Joe Biden, Elon Musk avait souvent mis en cause cette agence, l’accusant d’exercer une surveillance excessive sur son entreprise. Sa grande proximité avec le président Donald Trump fait désormais craindre une possible ingérence dans l’action des autorités qui supervisent ses entreprises.
Lors de ce huitième vol d’essai, qui devrait durer plus d’une heure, SpaceX va essayer de rattraper le premier étage de Starship, une manœuvre complexe et spectaculaire qu’elle a réussie en janvier pour la seconde fois, et visera « des objectifs qui n’ont pas été atteints lors du précédent test », indique l’entreprise. Celle-ci tentera notamment d’effectuer un premier déploiement de charges utiles : quatre faux satellites Starlink, similaires en taille aux (vrais) modèles de nouvelle génération, seront libérés dans l’espace avant de se désintégrer lors de leur rentrée dans l’atmosphère.
Le second étage scruté de près
Comme lors du test précédent, SpaceX vise aussi la récupération du second étage, aussi appelé Starship, qui n’avait pas pu être tentée en raison de sa perte plus tôt dans le vol. « Plusieurs expériences de rentrée visant le retour de l’étage supérieur sur le pas de tir pour qu’il soit rattrapé » sont ainsi intégrées au véhicule, développe l’entreprise. Déjà présents sur le modèle de deuxième génération utilisé lors du dernier lancement, ces éléments doivent « intentionnellement appliquer une contrainte sur les limites structurelles » de certaines parties du vaisseau « au moment de la pression dynamique maximum lors de la rentrée ».
Pour des raisons de sécurité, la société précise que le retour du second étage vers la base de lancement ne sera tenté que si « des critères distincts sur le pas de tir et sur le véhicule » sont remplis. Si ce n’est pas le cas, le Starship sera détourné vers le Golfe du Mexique pour y amerrir.
Notre dossier sur l’espace
Ce huitième test est crucial pour SpaceX, alors que l’entreprise souhaite faire monter en cadence son Starship cette année. Cette mégafusée doit permettre à la société d’Elon Musk d’atteindre la planète Mars, mais la Nasa compte surtout en utiliser une version modifiée pour ses missions Artemis, destinées à retourner sur la Lune dans les prochaines années.