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Taïwan : Un navire à l’équipage chinois intercepté après la rupture d’un câble sous-marin

Les garde-côtes taïwanais ont annoncé avoir intercepté mardi un navire à l’équipage chinois. Les autorités soupçonnent le navire d’être à l’origine de la rupture d’un câble sous-marin de télécommunications au large de l’île.

Le « Hongtai », battant pavillon togolais, a été « escorté » jusqu’à Taïwan. « La question de savoir si la rupture du câble sous-marin est due à un sabotage intentionnel ou à un simple accident sera déterminée lors de l’enquête », ont affirmé les garde-côtes. L’équipage du navire, sous pavillon de complaisance, était composé de huit marins chinois et bénéficiait d’un financement chinois, a indiqué la même source.

Inquiétudes croissantes

« Il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’une intrusion de la Chine dans la zone grise », ont déclaré les garde-côtes, faisant référence à des actions de déstabilisation qui ne constituent pas un acte de guerre. Des membres de l’équipage étaient interrogés toujours mardi après-midi par des procureurs. Le ministère chinois des Affaires étrangères a dit « ne pas être au courant » d’un tel incident.

Taïwan est relié par 14 câbles sous-marins internationaux et 10 câbles nationaux, qui ont une grande importance stratégique pour assurer les télécommunications. Les autorités ont fait part d’inquiétudes croissantes pour la sécurité des câbles depuis qu’un cargo chinois a été soupçonné d’en avoir sectionné un au nord-est de l’île cette année.

Soupçons sur les navires de pêche

Par ailleurs, deux câbles sous-marins anciens desservant l’archipel taïwanais de Matsu ont cessé de fonctionner le mois dernier, ce qui a été attribué à une « détérioration naturelle ». En février 2023, deux lignes de télécommunications sous-marines desservant Matsu avaient été coupées à quelques jours d’intervalle, perturbant les communications pendant des semaines.

Les autorités de Taipei soupçonnent les navires de pêche ou les dragueurs de sable chinois, qui jettent souvent l’ancre ou raclent les fonds marins dans les eaux taïwanaises, d’être à l’origine de ces incidents.

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Le mois dernier, les garde-côtes taïwanais ont identifié au total 52 navires « suspects », contrôlés par des entités chinoises mais immatriculés sous des pavillons de complaisance de Mongolie, du Cameroun, de Tanzanie, du Togo et de Sierra Leone, qu’ils disent surveiller de près. Les navires sous surveillance s’approchant de câbles sous-marins sont avertis par radio qu’ils doivent quitter la zone, et des inspections à bord effectuées si nécessaire.