Etats-Unis : Le peloton d’exécution fait son retour… à la demande d’un condamné à mort
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Décidément, les Etats-Unis semblent bien parties pour un grand retour en arrière général. Mais cette fois, Donald Trump, le président américain, n’y est pour rien. Brad Sigmon, un détenu condamné à mort de l’autre côté de l’Atlantique a choisi son portail vers l’au-delà et ce sera… le peloton d’exécution raconte Associated Press.
Prévue le 7 mars prochain, l’exécution sera une première depuis quinze ans au pays du Colt. Seulement trois détenus ont été fusillés aux Etats-Unis depuis 1976, tous dans l’Utah, et le dernier remonte à 2010.
Le nouveau protocole d’injection létale en cause
Ce n’est pas un choix idéologique ou nostalgique qui a poussé Brad Sigmon vers les fusils mais la crainte des alternatives explique l’agence de presse américaine. En effet, la piste de l’injection létale semblait privilégiée par le condamné. Mais au début du mois, ses avocats ont demandé un report de la date de son exécution afin d’avoir le rapport d’autopsie du précédent condamné dans l’Etat, Marion Bowman que Sigmon connaissait.
En effet, un nouveau protocole dans l’Etat amène les exécutions à être pratiquées à l’aide d’une injection massive de Pentobarbital au lieu de deux injections comme précédemment en raison d’une pénurie du produit (les producteurs demandaient l’anonymat pour continuer à en fournir).
Problème, des soupçons selon lesquels les exécutions effectuées sous ce nouveau protocole auraient été violentes et dureraient une vingtaine de minutes. Une douleur Sigmon ne veut pas prendre le risque d’imposer à sa famille et aux témoins de la scène, explique son avocat.
Le peloton d’exécution réautorisé en 2022
L’administration ayant refusé la demande de report, il ne lui restait alors que la chaise électrique, refusée parce qu’elle le « brûlerait et le ferait cuire vivant », explique son avocat dans un communiqué, ou le peloton d’exécution réautorisé en 2022, au moment des difficultés de fourniture des produits d’injection, et conservé depuis.
Ainsi, Brad Sigmon, 67 ans sera attaché à une chaise, cagoule sur la tête et une cible placée sur son cœur dans une chambre mortuaire. Là, trois volontaires tireront à travers une petite fenêtre située à environ 4,6 mètres de distance.
Dans cette pièce, installée en derrière une vitre par balle placée sur le côté du condamné, les témoins pourront assister à la scène.
Un dernier recours, sans grand espoir
Brad Sigmon a été condamné pour le meurtre des parents de son ex-compagne à coups de batte de baseball en 2001 dans leur domicile dans le comté de Greenville. Il a ensuite kidnappé son ex-compagne, mais cette dernière avait réussi à s’échapper. Dans une confession, Sigmon a déclaré : « Je ne pouvais pas l’avoir, je n’allais laisser personne d’autre l’avoir. »
Toutefois, les avocats du condamné n’ont pas baissé les bras puisque dans un dernier recours, ils ont demandé l’arrêt de la condamnation arguant de l’inexpérience de ses précédents défenseurs qui auraient, notamment, oublié d’avancer sa maladie mentale et son enfance difficile.
Prisonnier modèle, il peut encore espérer que le gouverneur républicain de l’Etat commue sa peine en prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Un mince espoir puisqu’aucune grâce n’a été accordée dans l’Etat depuis 49 ans et le rétablissement de la peine de mort.