France

Cholet : Après le feu d’artifice mortel, le maire et l’artificier face à la justice

Une fête nationale qui vire au drame. Le 14 juillet 2022, une fusée avait explosé dans le public lors du feu d’artifice à Cholet, causant la mort d’un enfant de 7 ans et sa sœur de 24 ans. Plus de deux ans et demi après cet accident tragique, un procès s’ouvre ce lundi devant le tribunal d’Angers avec le maire de Cholet Gilles Bourdouleix ainsi que quatre autres prévenus sur le banc des accusés. 20 Minutes revient sur ce drame et sur les enjeux de ce procès.

Que s’est-il passé le 14 juillet 2022 à Cholet ?

Le soir du 14 juillet 2022, le public s’était installé en nombre autour dans le parc de Moine à Cholet (Maine-et-Loire) d’où est tiré chaque année le feu d’artifice. Trois minutes seulement après le début du spectacle, plusieurs projectiles étaient tombés au milieu d’un groupe de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, dans une zone normalement interdite au public. L’explosion d’une fusée avait causé la mort d’un garçon de 7 ans et de sa sœur de 24 ans. Le père, la mère et le compagnon de la jeune femme avaient également été gravement blessés et douze autres personnes plus légèrement.

Que reproche-t-on aux prévenus ?

Jusqu’au 28 février, le maire de Cholet et quatre autres prévenus comparaîtront devant le tribunal correctionnel d’Angers pour homicides et blessures involontaires. En octobre dernier, Eric Bouillard, procureur de la République d’Angers, avait expliqué qu’il était reproché à l’élu « d’avoir manqué à ses obligations en déléguant à une association l’organisation du feu d’artifice, en négligeant d’examiner avec les organisateurs les questions de sécurité et en n’imposant pas la mise en place de barrières de sécurité » afin d’assurer « le respect de la zone de sécurité à l’intérieur de laquelle aucun public ne devait se trouver ».

Quant à l’artificier et son employeur, la société HTP, il leur est reproché d’« avoir tiré un feu d’artifice alors que des personnes se trouvaient dans une zone interdite au public et d’avoir utilisé du matériel inadapté ou en mauvais état ». L’association Cholet Événements est enfin visée pour « n’avoir pas mis en place un dispositif visant à assurer le respect de la zone de sécurité à l’intérieur de laquelle aucun public ne devait se trouver et de ne pas avoir attiré suffisamment l’attention du maire de Cholet sur les prérogatives à mettre en œuvre ».

Qu’attendent les victimes de ce procès ?

Maîtres Pascal Rouiller et Sandra Chirac, avocats de la partie civile, indiquent que leurs clients « entendent rappeler qu’il ne leur appartient pas de désigner nommément les artisans de leur malheur collectif, dont la source est manifestement plurifactorielle ». « Les victimes prendront toute leur place à l’audience et se feront une opinion précise des responsabilités pénales engagées à la lumière des débats » ont-ils ajouté dans un communiqué.