OL – PSG : Derrière le « cow-boy » Textor, les ultras lyonnais dénoncent la « Qatar Mafia »
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Au Parc OL,
Le cow-boy fringant John Textor a régalé le Parc OL. Bien plus que le jeu longtemps minimaliste de leur équipe, avec une possession de balle limitée à 15 % sur les 20 premières minutes de jeu, les 57.777 supporteurs lyonnais présents à Décines se souviendront longtemps de l’entrée en scène de leur fantasque président américain, dimanche soir avant le choc OL-PSG (2-3).
Qualifié de « cow-boy » par son homologue parisien Nasser Al-Khelaïfi, dans un extrait du fameux collège de Ligue 1 du 14 juillet (pour l’attribution des droits TV) que l’émission Complément d’enquête a dévoilé quatre jours plus tôt, le Floridien portait un superbe chapeau de cow-boy pour saluer une foule conquise. Un clin d’œil qui a fait son effet, puisque l’extrait vidéo publié par le compte officiel de l’OL comptait en quelques heures 1,2 million de vues, rien que sur le réseau social X.
Textor n’a « rien de personnel contre Nasser »
En l’absence (sans surprise) du président qatari du Paris Saint-Germain, officiellement retenu au Qatar par la finale du tournoi de tennis ATP 500 de Doha, John Textor a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’un simple trait d’humour, et non d’une provocation.
« Je voulais m’amuser, et vous savez, je ne suis vraiment pas un cow-boy, a d’emblée souri le boss d’Eagle Football en zone d’interview après la rencontre. Je ne sais même pas monter à cheval ! On a eu de grosses discussions avec Nasser Al-Khelaïfi à propos des droits TV et je me suis dit que c’était marrant de venir avec ce chapeau. C’est un message sympa pour Nasser, rien de plus que ça. »
Sympa, vraiment ? John Textor assure qu’il n’a « rien de personnel contre Nasser » : « Je ne me bats pas juste pour l’OL mais pour la Ligue, afin que tout le monde joue avec les mêmes règles ». Sans surprise là non plus, l’homme d’affaires américain de 59 ans a pu constater que les virages du Parc OL avaient dans le même temps des messages moins policés à faire passer à « NAK » et au Qatar.
« LFP sous-fifres », Vincent Labrune pas épargné
A commencer par un énorme tifo déployé par le Kop Virage Nord, intitulé « Qatar Mafia ». Le tout avec la BO d’Ennio Morricone du film culte Le Bon, la brute et le truand dans la sono de ce stade fêtant les 130 ans de la naissance du cinéma. Un choix de circonstance, non ? On pouvait y voir un Qatari représenté en train de tirer les ficelles tout en distribuant des dollars, avec les tranchantes inscriptions « LFP sous-fifres », « politiques démagogues » et « journalistes putaclics ». Avant même le coup d’envoi de cet OL-PSG, le ton était donc donné, avec en dessous la banderole « Dans ce monde de fou, je vais finir par craquer ».
Ajoutez à cela un peu plus tard une autre banderole des Bad Gones garantie avec chambrage, « Nasser, ne quitte pas seulement les appels Teams, quitte le football français ! », ainsi que deux salves d’un virage sud pas en reste : « Magouilles et corruption… Le Qatar tue le football français ! » et « Labrune : corrompu, à genoux devant Nasser, vous êtes la honte du football français ! ». A quel barème de sanctions de la LFP doit se préparer l’OL, au vu de ces attaques contre la direction du PSG et la Ligue ?
« Une guerre interne stupide au sein de la Ligue »
On peut aussi citer des chants insultants venus des groupes ultras (« Et Nasser, n…. ta mère » ou encore « Les Parisiens sont des su….. de Qataris ») pour compléter une atmosphère plus que jamais anti-PSG/Qatar au Parc OL. Avec appel au calme du speaker du stade afin d’éviter une interruption de match qui était dans l’air. Regrettant à la fois « les propos décevants » de Pablo Longoria la veille à Auxerre, et surtout les réserves déposées par Toulouse, Marseille, Reims et le PSG au sujet de la qualification de la recrue argentine Thiago Almada, John Textor peste : « Ces réserves sont liées à une guerre interne stupide au sein de la Ligue. C’est de la politique et il ne devrait être question que de football ».
Notre dossier sur John Textor
De quoi perturber tout l’environnement du club, y compris les joueurs, vu comment l’OL semble faire cavalier seul sur les brûlants dossiers institutionnels, les droits TV en tête ? « On ne calcule pas ce qu’il se passe en dehors du terrain, assure Rayan Cherki, auteur du but de l’espoir dimanche (1-2, 83e). On est vraiment là pour faire notre job, pour donner le maximum pour le club et la ville. On est dans notre bulle. » Le tout sans parvenir à retenir un franc sourire lorsqu’on lui a parlé du chapeau de cow-boy de son président.