OL – PSG : La patte Paulo Fonseca a-t-elle déjà transformé Lyon ?

A en croire les sorties médiatiques à la pelle de Rayan Cherki sur le sujet, le dossier prioritaire de l’Olympique Lyonnais vient d’être réglé, en vue du choc contre le PSG, ce dimanche (20h45). Pour la première fois depuis de longues semaines, la pelouse du Parc OL, changée, devrait être au niveau d’un club (6e en Ligue 1) visant un retour en Ligue des champions.
Trois semaines plus tôt, John Textor avait procédé à un changement de cap lui semblant encore plus crucial, en remplaçant le héros du printemps 2024 Pierre Sage par Paulo Fonseca. Si celui-ci a bel et bien enrayé la spirale cata de l’OL 2025 sur les deux dernières sorties, qu’en est-il réellement de son impact sur ce groupe, alors que se présente un test XXL contre un PSG encore invaincu en championnat ?
Une efficacité offensive retrouvée
OK, au vu de la faiblesse défensive abyssale du Stade de Reims (4-0) et de Montpellier (1-4), le calendrier de la Ligue 1 a donné un bon coup de pouce à Paulo Fonseca pour ses débuts, baptême de feu au Vélodrome (3-2) mis à part. Mais quand même, avec dix buts inscrits lors de ses trois premiers matchs sur le banc lyonnais, l’entraîneur portugais égale un record remontant à 2002 à l’OL, avec Paul Le Guen à sa tête. Ce feu d’artifice offensif, avec six buts combinés contre Reims et le MHSC rien qu’en deuxième période, tranche avec le criant manque d’efficacité olympien depuis mi-décembre.
Sur cette fin d’ère Pierre Sage, il n’y a en effet que contre des clubs amateurs (1-2 à Feignies-Aulnoye puis 2-2 à Bourgoin-Jallieu en Coupe de France) que les Lyonnais sont parvenus à inscrire plus d’un but. Tous les joueurs offensifs semblent reprendre confiance après une mauvaise passe, de Georges Mikautadze à Ernest Nuamah en passant par Alexandre Lacazette. Et l’apport du nouveau coach ne peut pas être étranger à cette soudaine période faste devant.
« Pointilleux » et en quête d’imprévisibilité
Ne comptez pas pour l’instant sur Paulo Fonseca pour vous louer les bienfaits d’une balade au parc de la Tête d’Or ou d’une virée dans un bouchon lyonnais. Non, l’ancien entraîneur du Losc a expliqué vendredi toujours vivre à l’hôtel Kopster, qui touche le stade et le centre d’entraînement. Tel Luis Enrique pour ses débuts au PSG, il indique : « Je suis ici toute la journée, totalement concentré sur le travail. Ma famille n’est pas à Lyon, donc j’ai beaucoup de temps ».
Du temps pour spécifiquement « travailler l’organisation défensive » cette semaine, en vue de la périlleuse affiche contre Paris. En trois semaines, on perçoit déjà en partie la touche tactique Fonseca, dans les sorties de balle et la mise en place du pressing, avec cette volonté marquée d’être imprévisible.
« Tous les matchs ont des histoires différentes, précisait l’intéressé en conférence de presse vendredi. Nous ne pressons pas toujours de la même façon, et nous ne commençons pas à jouer de la même façon. Nous travaillons beaucoup les questions stratégiques pour chaque match. » Le capitaine Alexandre Lacazette valide ce constat par rapport à l’année passée avec Pierre Sage.
« Oui, il y a eu du changement, qui est plus d’ordre tactique. J’ai noté une grande différence là-dessus, le coach est pointilleux sur les détails, tant avec de la vidéo que sur le terrain. Il sait ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas. Il veut qu’on joue son football. Ça passe par des consignes très claires et importantes, et un état d’esprit d’équipe. »
Tolisso replacé plus haut
Concernant le choix des hommes, ça donne quoi ? Les grands perdants sont Duje Caleta-Car et Ainsley Maitland-Niles, titulaires la plupart du temps avec Pierre Sage, et qui font systématiquement banquette depuis trois semaines, après un flippant mois de janvier à titre individuel.
Paulo Fonseca a jusque-là systématiquement aligné une défense Kumbedi-Mata-Niakhaté-Tagliafico, mais sa principale réussite individuelle reste le positionnement de Corentin Tolisso. Déjà bluffant depuis le début de la saison, l’habituel milieu relayeur (voire défensif) s’éclate à un poste de meneur de jeu qu’on n’avait pas vu venir, dans le 4-2-3-1 du technicien portugais.
Et grâce à ce positionnement, le champion du monde 2018 a quasiment autant marqué sur les trois derniers matchs de Ligue 1 (trois buts, plus une passe décisive) que sur les… deux ans et demi précédents (quatre buts en 73 matchs de L1 !). Si bien que son pote de toujours Alexandre Lacazette le trouve « encore meilleur qu’en 2017 », lors de son grand départ au Bayern Munich. Vous avez dit impact immédiat ?
L’intensité comme obsession
Il a beau répéter (à raison) que le match de gala de ce dimanche (guichets fermés, avec plus de 57.000 spectateurs) ne sera « pas décisif », Paulo Fonseca sait que la prestation de son équipe sera scrutée de près. Car même dans ses périodes fastes, son prédécesseur a toujours semblé montrer ses limites contre le PSG de Luis Enrique. 1-4, 1-2, 1-3, Pierre Sage est apparu trop timoré et glacé d’emblée (ou presque) à trois reprises en huit mois. Cette impuissance a compté dans le virage pris par John Textor fin janvier.
« Ce match est une grande opportunité pour démontrer notre qualité et notre progression en tant qu’équipe, annonce Paulo Fonseca. Je pense que le PSG est peut-être en ce moment la meilleure équipe d’Europe pour presser haut et réagir à la perte du ballon. Nous devons faire un match parfait. Je pense que les joueurs comprennent qu’il est important de mettre de l’intensité à tous les moments d’un match. » « Intensité », voilà l’un des maîtres-mots du Portugais, qui veillera à ne pas voir l’OL ronronner comme ça a parfois pu être le cas ces derniers mois.
Notre dossier sur l’OL
« On a aidé Paris à être au-dessus, et c’est à nous de nous enlever ce petit truc dans la tête, exhorte Alexandre Lacazette. Je pense que c’est juste mental. Il faut faire une bonne entame et ne pas subir. » Côté soumission psychologique face à l’ogre incontesté de la Ligue 1, Paulo Fonseca s’y connaît un peu. Le 21 août 2022, pour son premier Losc-PSG, il avait en effet ramassé à domicile une terrible rouste 1-7, dans laquelle l’intensité de son groupe n’avait pas sauté aux yeux.