Auxerre-OM : « C’est de la vraie corruption », les Marseillais toujours plus loin dans la surenchère sur l’arbitrage

Pablo Longoria n’avait « jamais vu ça en vingt ans de carrière », Fabrizio Ravanelli « en quarante ans ». Personne d’autre pour la surenchère ? Les dirigeants marseillais ont franchi un palier samedi soir après la claque reçue sur la pelouse d’Auxerre (3-0). Leurs joueurs ont livré un match médiocre, indigne de leur deuxième place au classement et de leurs dernières sorties de haute volée, mais c’est évidemment de la faute de M. Stinat, l’arbitre de la rencontre, qu’ils avaient de toute façon ciblé avant même le coup d’envoi.

En se plaignant pendant la semaine de la désignation de celui qui était le quatrième arbitre du 16e de finale de Coupe de France contre Lille, mi-janvier, lors duquel Medhi Benatia avait été expulsé, les Marseillais avaient sensiblement alourdi le climat. Ils ne se sont pas privés d’enfoncer le clou après la rencontre, contestant un penalty selon eux évident non accordé à Quentin Merlin en fin de première période et l’expulsion de Derek Cornelius en seconde.

La paranoïa de Longoria

« Toute la France a vu, Stinat a fait n’importe quoi, c’est un arbitrage scandaleux », a ainsi attaqué Longoria au micro de DAZN. Quelques minutes plus tard, en passant devant les journalistes, le président olympien se lâchait : « C’est de la corruption, de la vraie corruption ! », a-t-il hurlé, ajoutant que « tout était prévu et organisé depuis le carton jaune de Balerdi à Angers », qui a conduit à la suspension du capitaine de l’OM pour cette journée. Pas du tout paranoïaque…

« Il donne un rouge pour un deuxième jaune inacceptable, il a pris le ballon, a déploré de son côté Ravanelli, conseiller institutionnel et sportif du club. On n’accepte plus cette situation, on demande le respect et un arbitrage équitable. »

On peut comprendre la frustration marseillaise, même si objectivement les deux décisions sont loin d’être infamantes. Mais elle ne doit en tout cas pas s’exprimer de cette manière et à part tendre encore plus la situation avec le corps arbitral, on ne voit pas bien où cette stratégie peut mener.

D’ailleurs, le syndicat des arbitres de football (Safe) a réagi dimanche matin en annonçant saisir le Comité national d’éthique. « Non, Monsieur Longoria, les arbitres français ne sont pas corrompus ! Perdre un match ne peut justifier de remettre en cause la probité des arbitres français », a écrit le Syndicat dans un communiqué. Les « propos particulièrement scandaleux » du président marseillais feront également l’objet de plaintes en pour diffamation, a-t-il ajouté.

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On espère pour les Marseillais qu’à froid, ils analyseront également ce qui n’a pas été de leur côté sur le terrain, car c’est sans doute là le plus urgent s’ils veulent conserver leur seconde place en championnat. Enfin, s’il compte y rester. Car oui, dans l’emballement général, Longoria a s’est aussi emporté contre « un championnat de merde », comme le rapporte L’Equipe. « Si la Superligue vient nous voir, on y va tout de suite », a-t-il assuré.