France

Elections en Allemagne : Fake news, ingérence étrangère… Une vague de désinformation déferle sur le pays

Le président allemand va-t-il annuler les élections si le résultat ne lui convient pas ? L’état d’urgence a été déclaré ? Les policiers escortent les enfants à l’école maternelle à cause de l’insécurité ? Ces affirmations sont erronées mais elles ne sont que quelques-uns des exemples de la vague de désinformation qui déferle depuis des semaines sur la campagne pour les élections législatives allemandes.

La plupart de ces fausses informations profitent au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), soutenu par des proches du président Donald Trump, qui espère réaliser un score record ce dimanche.

« Détruire la confiance dans la démocratie »

Les soupçons se dirigent en particulier vers Moscou. Les autorités « ont des informations sur des opérations d’influence et de désinformation en provenance de la Russie », a mis en garde ce vendredi un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, Maximilian Kall. « L’objectif […] est de détruire la confiance dans la démocratie », a-t-il ajouté, alors que le pays est déjà ébranlé par de multiples crises remettant en cause le modèle sur lequel il a bâti sa prospérité depuis la Seconde Guerre mondiale.

« Ce qui nous détruit ce sont les fake news », a de son côté alerté la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Faux bulletin de vote, faux sondage…

Cette semaine, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient des bulletins de vote dans la ville de Leipzig où le nom du parti AfD n’apparaîtrait pas, contribuant à semer le doute sur la validité du scrutin. D’autres prétendent montrer comment des bulletins au nom du parti d’extrême droite sont jetés dans une déchiqueteuse à Hambourg. Des inventions dans les deux cas.

Dans la même veine, de nombreux internautes ont partagé un sondage proclamant révéler le « vrai » niveau de l’AfD, en tête des intentions de vote, alors que toutes les enquêtes d’opinion sérieuses placent le parti en deuxième position, à environ 20 %, derrière l’opposition conservatrice à 30 %. Le sondage provenait en réalité d’un scrutin régional l’an dernier.

Elon Musk, un relais pour diffuser de fausses informations

Le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, qui utilise sa plateforme X pour soutenir le parti allemand d’extrême droite, à l’image du vice-président américain JD Vance, a contribué à relayer certaines fausses informations.

Comme lorsqu’il a partagé il y a quelques semaines une affirmation sans fondement d’une influenceuse allemande proche de l’AfD, accusant le chef de l’Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier de s’apprêter à « annuler les élections », comme en Roumanie. Elon Musk s’en est saisi pour qualifier l’intéressé de « tyran anti-démocratique ».