Guerre Israël-Hamas : Le corps de l’otage israélienne Shiri Bibas restitué, la famille confirme sa mort
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C’est une clarification dans la douleur. La famille de l’otage israélienne Shiri Bibas a confirmé samedi sa mort après la restitution de sa dépouille par le Hamas, mettant fin à la confusion sur son sort avant un septième échange de six otages israéliens contre des centaines de détenus palestiniens.
Le corps restitué vendredi par le Hamas à Israël via la Croix-Rouge a été identifié comme celui de Shiri Bibas, qui avait été enlevée avec ses deux fils Ariel et Kfir lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, a indiqué sa famille.
« Cela n’apporte aucune consolation »
« La nuit dernière, notre Shiri est rentrée à la maison », écrit sa famille dans un communiqué. « A l’issue du processus d’identification […] nous avons reçu ce matin la nouvelle que nous redoutions tant : notre Shiri a été tuée en captivité. Pendant seize mois, nous avons cherché des certitudes, et maintenant que nous les avons, cela n’apporte aucune consolation. »
La remise jeudi par le Hamas de ce qui devait être quatre dépouilles d’otages israéliens a donné lieu à une montée de tensions alors que le cessez-le-feu en vigueur à Gaza reste fragile.
Parmi ces corps figuraient ceux des deux garçonnets Ariel et Kfir Bibas, âgés de 4 ans et huit mois et demi lors de leur capture, mais pas celui de leur mère, comme annoncé par le Hamas, suscitant une onde de choc en Israël où le sort de cette famille est devenu un symbole.
Tués « à mains nues » ou dans un bombardement ?
Les deux enfants ont été tués « à mains nues » en captivité à Gaza, a affirmé l’armée. Le Hamas a affirmé que Shiri Bibas, âgée de 32 ans au moment de sa capture, et ses enfants avaient été tués en novembre 2023 dans un bombardement israélien.
Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages le 7 octobre 2023, dont 66 sont toujours captifs à Gaza parmi lesquels 35 sont morts selon l’armée. Le Hamas a indiqué avoir transféré vendredi de Gaza une nouvelle dépouille à la Croix-Rouge internationale, après avoir reconnu « une possible erreur ». Le kibboutz Nir Oz a aussi confirmé la mort de Shiri Bibas « tuée en captivité ».
Avant la remise du corps de Shiri Bibas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis d’agir « avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages, les vivants et les morts » et pour que le Hamas « paie le prix de cette violation cruelle et perverse de l’accord » de cessez-le-feu. L’accord est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l’attaque du 7-Octobre.
Nouvelles libérations ce samedi
Malgré ces tensions, le Hamas a confirmé qu’il libérerait comme prévu samedi six otages israéliens, selon lui les derniers captifs vivants devant rentrer en Israël d’ici le 1er mars, à l’expiration de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.
Selon le Forum des familles d’otages, les captifs sont Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7-Octobre, ainsi qu’Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, tous deux otages depuis une dizaine d’années. Deux ont déjà été libérés ce samedi : Tal Shoham et Avera Mengistu.
Podium
Comme à chaque libération, une mise en scène a été organisée à Rafah avec un podium où seront exposés les otages libérés devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants tombés au combat. Ces mises en scène ont été dénoncées par Israël, l’ONU et la Croix-Rouge. Tal Shoham a été contraint de prononcer quelques mots au micro.
Des combattants encagoulés du Hamas en treillis militaires et en armes ont pris place samedi matin devant un podium. Certains portaient des armes automatiques, d’autres des lance-roquettes. Des drapeaux du Hamas flottaient sur des bâtiments détruits par la guerre.
Le Club des prisonniers palestiniens a annoncé que 602 détenus palestiniens devaient être libérés, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent huit des prisonniers doivent être expulsés des Territoires palestiniens.
Depuis le début de la trêve, 23 otages israéliens – dont quatre décédés – ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens. Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être échangés contre 1.900 détenus palestiniens d’ici le 1er mars.