Guerre en Ukraine : A l’ONU, une résolution américaine sème le trouble dans le camp européen
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Les Etats-Unis ont jeté un pavé dans la mare diplomatique. Washington a soumis vendredi un projet de résolution à l’Assemblée générale de l’ONU appelant à une « fin rapide » du conflit en Ukraine. Mais contrairement aux précédents textes adoptés par l’instance onusienne, cette nouvelle proposition évite toute mention explicite du respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, suscitant incompréhension et colère parmi les alliés européens.
Le texte américain, d’une brièveté inhabituelle – 65 mots seulement –, se limite à implorer une cessation rapide des hostilités et à appeler à une paix durable entre Kiev et Moscou. Une approche qui tranche avec les résolutions antérieures de l’ONU, largement soutenues (environ 140 voix sur 193), et qui exigeaient un retrait immédiat et inconditionnel des forces russes du territoire ukrainien.
La Russie salue l’initiative américaine
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia, a salué l’initiative, y voyant « une bonne idée », tout en regrettant l’absence de référence aux « racines » du conflit. De leur côté, les Européens s’apprêtent à soumettre leur propre résolution, qui réaffirme la nécessité de « redoubler » d’efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre en 2024 et prend acte des diverses initiatives de paix proposées par plusieurs Etats membres.
Cette réunion de l’Assemblée générale, qui se tiendra lundi pour marquer le troisième anniversaire de l’invasion russe, s’annonce particulièrement tendue. C’est aussi la première depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Fidèle à son style provocateur, le président américain a relancé vendredi ses critiques contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, affirmant que sa présence à d’éventuelles négociations avec la Russie n’était « pas importante ».
Pas de commentaires de la France
L’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, a refusé de commenter cette proposition américaine minimaliste. D’autres observateurs, en revanche, dénoncent un changement de cap inquiétant de Washington. Richard Gowan, de l’International Crisis Group, estime que cette résolution « ressemble à une trahison de Kiev et à un coup bas contre l’UE, mais aussi à un mépris pour les principes au cœur du droit international ».
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Ce texte risque d’attiser les tensions transatlantiques alors que l’Europe s’inquiète d’un éventuel rapprochement entre Washington et Moscou sur le dossier ukrainien. L’issue du vote de lundi sera scrutée avec attention.