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Guerre en Ukraine : Les Etats-Unis chargent encore Zelensky, l’Allemagne hausse le ton

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 21 février 2025, 1.094e jour de la guerre.

Le fait du jour

Après avoir subjugué la scène internationale par ses critiques virulentes à l’encontre de Volodymyr Zelensky cette semaine, Donald Trump en a remis une couche ce vendredi. Le président américain a ainsi affirmé que l’Ukraine n’avait « aucune carte en main » dans de potentielles négociations pour mettre un terme au conflit avec la Russie.

« J’ai eu de très bonnes discussions avec Poutine, et j’ai eu des discussions pas aussi bonnes avec l’Ukraine. Ils n’ont aucune carte en main, mais ils la jouent dur », a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche, ajoutant : « Nous n’allons pas laisser cela continuer. »

Donald Trump a également clamé ce vendredi que la présence de son homologue ukrainien aux pourparlers sur la fin de la guerre n’était pas « très importante ». « Cela fait trois ans qu’il est en réunion et rien n’a été fait, a-t-il déclaré dans un entretien avec Fox Radio. Je ne pense donc pas qu’il soit très important pour participer à des réunions. »

Comme si cela ne suffisait pas, Elon Musk, homme le plus riche du monde et proche du président Trump, s’est, lui aussi, payé Volodymyr Zelensky en l’accusant de ne pas avoir de légitimité démocratique dans son pays. « Il sait qu’il perdrait largement, malgré le fait qu’il ait pris le contrôle de tous les médias ukrainiens, alors il a annulé les élections. En réalité, il est méprisé par le peuple ukrainien », a lancé sur son réseau social X le multimilliardaire.

La déclaration du jour

« « Nous n’abandonnerons pas l’Ukraine, nous ne déciderons pas à sa place. Nous veillerons à ce que ce pays décide lui-même de qui le gouverne » »

Les paroles sont signées Olaf Scholz. Le chancelier allemand a fustigé ce vendredi les récentes déclarations de Donald Trump critiquant l’Ukraine et son président, soulignant, lors d’un meeting électoral à Dortmund, que c’était au pays de décider de son avenir.

« Les frontières ne doivent pas être déplacées par la force », a continué Olaf Scholz, qui avait auparavant critiqué l’attitude du nouveau gouvernement américain, qui, selon lui, « ne fait que ce qui peut lui servir ».

Le chancelier a également réagi aux attaques récentes du vice-président américain, JD Vance, contre l’Allemagne et sa liberté d’expression jugée trop restrictive. « En Europe, nous nous en tiendrons à nos règles, par exemple l’interdiction des symboles nazis en Allemagne », a dit Olaf Scholz.

Le chiffre du jour

67.000. C’est le nombre de Russes ayant obtenu un permis de séjour temporaire en Serbie depuis le début de la guerre en Ukraine il y a trois ans. Rare nation du continent européen à ne pas demander de visa aux Russes, la Serbie a accueilli dès février 2022 des milliers de Russes, qui y ont depuis trouvé des emplois, ouvert des cafés, des salons de coiffure…

Au total, le nombre de ressortissants russes installés en Serbie se situe entre 80.000 et 110.000 si l’on prend en compte ceux qui n’ont pas demandé de permis de séjour, selon la dernière étude du Belgrade Centre for Security Policy (BCSP), publiée jeudi. Parmi eux, 30 % n’ont pas l’intention de rentrer en Russie.

« Nous allons rester, et nous allons continuer à travailler, parce que nous avons beaucoup de clients maintenant », explique Ivan Alexandrov dans son salon de coiffure d’un quartier de Belgrade devenu hipster depuis l’arrivée des Russes. Olga Druzhkova, une influenceuse de 31 ans originaire de Saint-Pétersbourg, confirme. « Je peux dire que les Russes sont plus heureux ici qu’en Russie. Parce que l’atmosphère est douce. On se sent en sécurité », décrit la jeune femme, qui vit à Belgrade depuis plus de deux ans.

Comme elle, la majorité des Russes arrivés en Serbie ont entre 28 et 39 ans, sont éduqués, et plus de 90 % disent se sentir en sécurité.

La tendance

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky acceptera « à très court terme » de signer un accord sur l’exploitation des minerais de son pays, a parié vendredi un haut responsable de la Maison Blanche. « Écoutez, voici l’essentiel, le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c’est bon pour l’Ukraine », a affirmé le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, lors d’un rassemblement des conservateurs.

Début février, le président républicain avait annoncé vouloir négocier un accord avec l’Ukraine pour obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques en échange de l’aide américaine déjà livrée, mais le président Zelensky l’a rejeté. Depuis, les tensions entre Kiev et Washington se sont fortement accrues.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Un haut responsable ukrainien a cependant indiqué vendredi que l’Ukraine et Washington « poursuivent » les négociations sur un accord concernant l’exploitation des minerais ukrainiens. « Cette conversation se poursuit », a indiqué ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Il y a un échange constant de projets de documents, nous en avons envoyé un autre hier » et « nous attendons une réponse » américaine, a ajouté cette source, informée du déroulement de ces pourparlers.