Drone sauteur, réseau 4G, rovers… Tout savoir sur la mission IM-2 à destination de la Lune
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Après la réussite en demi-teinte de son premier voyage lunaire, IM-1, en février 2024, Intuitive Machines remet le couvert. Mercredi, la mission IM-2 doit décoller pour la Lune depuis le Kennedy Space Center, en Floride, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Dans la coiffe de cette dernière, l’atterrisseur Nova-C, dont le précédent modèle est devenu le premier engin privé à se poser sur notre satellite dans le cadre d’IM-1.
L’objectif de la mission : tester la mobilité sur la Lune, la recherche et l’extraction de ressources, des « étapes clés pour identifier des sources d’eau vitales pour des infrastructures durables sur la Lune et au-delà », explique Intuitive Machines. Autre but, tester l’utilisation de la 4G pour la communication entre les différentes charges utiles déployées, le tout afin de « perfectionner la manière dont l’humanité vivra et travaillera sur la Lune ». La mission s’inscrit dans le cadre du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la Nasa, qui vise à préparer les missions Artemis de retour des humains sur notre satellite, prévu au plus tôt en 2027.
Nova-C, dont le modèle embarqué sur IM-2 a été baptisé Athena, atterrira après trois jours d’orbite lunaire dans la région de Mons Mouton, à environ 160 mètres du pôle Sud de notre satellite. L’alunisseur, haut de 4,7 mètres, opérera pendant dix jours, avant de devenir hors d’usage à cause de la nuit qui sera tombée sur cette zone. Dix jours cependant largement suffisants pour mener à bien ses missions, ainsi que celles de ses passagers.
Des charges utiles mobiles
Car l’atterrisseur embarque avec lui plusieurs engins et appareils, dédiés à des tests bien spécifiques. L’outil principal d’IM-2 est Trident, un instrument de forage qui tentera de percer le sol lunaire jusqu’à un mètre de profondeur pour en extraire une partie et la remonter à la surface. Un autre outil, MSolo, analysera la matière remontée « pour démontrer la technologie nécessaire à la détection des substances volatiles essentielles, comme l’eau et le CO2 », indique Intuitive Machines.
Athena déploiera aussi le petit drone propulseur Hopper, appelé Grace, qui mesure moins d’un mètre de haut. Il effectuera plusieurs petits vols pour « sauter » de zone en zone à proximité de l’atterrisseur, pouvant s’éloigner jusqu’à deux kilomètres. Grace pourra notamment voler dans les cratères lunaires, dont certains sont dans l’obscurité permanente, permettant aux scientifiques d’avoir un aperçu de ces zones inexplorées « qui pourraient fournir des informations critiques nécessaires au maintien de la présence humaine sur la Lune ».
Les rovers Yaoki et Mapp font aussi partie du voyage : le premier, japonais, doit être largué depuis le dessous de Nova-C pour capturer et des images de la surface lunaire dans un rayon de 50 mètres tout en manœuvrant. Le second, américain, naviguera de manière autonome sans GPS grâce à des repères visuels et des capteurs lui permettant d’éviter les obstacles et les dangers.
La 4G sur la Lune
Un dernier rover, équipé par Nokia d’un réseau 4G/LTE, aura une mission de taille : « démontrer que les technologies cellulaires peuvent offrir des capacités de communication et de connectivité fiables, de grande capacité et efficaces, pour les missions lunaires et planétaires, habitées ou non », détaille Intuitive Machines. En clair, pour la communication vocale, vidéo, de données, la télémétrie ou les données biométriques.
Notre dossier sur le programme Artemis
Dans le cadre de la mission IM-2, le réseau 4G/LTE sera utilisé pour connecter Athena avec certains des engins en vadrouille sur la surface lunaire. Ces derniers pourront ainsi transmettre leurs données en continu et de manière fluide. La technologie utilisée, similaire aux réseaux 4G/LTE terrestres, a été adaptée pour être capable d’opérer de manière autonome sur notre satellite et de résister à ses conditions très rudes. Une mission ultraconnectée qui promet de belles images.