Conseil constitutionnel : la nomination de Richard Ferrand approuvée à une voix près
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Après des jours de suspense autour d’une candidature critiquée à gauche comme à droite, les parlementaires ont finalement approuvé mercredi d’un cheveu la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel, sur proposition d’Emmanuel Macron.
A l’issue d’un vote dans les commissions des Lois des deux chambres, 39 parlementaires ont voté pour sa nomination et 58 contre, alors que 59 voix auraient été nécessaires pour bloquer la nomination. Le Rassemblement national a décidé de ne pas lui faire obstacle en s’abstenant à l’Assemblée nationale.
Une candidature qui fait débat
« Qu’a négocié Marine le Pen en échange de son abstention ? », a dénoncé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, qualifiant le RN « d’éternel allié de la macronie ». « Peut-être qu’ils cherchent à ménager leurs arrières dans le cas où » ils arriveraient au pouvoir, a lancé Arthur Delaporte (PS).
« Je ne suis pas un professionnel du droit c’est vrai, mais comme vous un serviteur de la République », a déclaré dans son propos introductif l’ancien député socialiste puis macroniste (2012-2022). Et pour répondre d’emblée aux critiques concernant sa proximité avec le chef de l’Etat, qu’il a aidé à entrer à l’Elysée, M. Ferrand a assuré avoir « toujours été […] un homme libre ». « L’indépendance d’esprit est ma nature et ma culture », a-t-il insisté.
Premier député à interroger M. Ferrand, Philippe Schreck (RN) a critiqué le choix de M. Macron « d’une personnalité politique proche de son camp », et a interrogé M. Ferrand sur l’étendue des prérogatives du Conseil constitutionnel face au Parlement.
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L’institution doit se garder de tendre à « un gouvernement des juges, ni constituant, ni législateur », a estimé M. Ferrand. « Il faut que chaque institution reste à sa place », a-t-il insisté.