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« Un désastre ambulant » : Empêtré dans les scandales, le prince Andrew fête ses 65 ans isolé et sans perspectives

C’est ce qu’on appelle vulgairement un « boulet » : en retraite forcée de la famille royale britannique, sa réputation détruite par les scandales, le prince Andrew fêtera, mercredi 19 février 2025, ses 65 ans, isolé et sans avenir visible.

Image ternie et privilèges annulés

Embarras constant pour son frère le roi Charles III, Andrew n’a, en effet, plus aucun rôle public depuis novembre 2019 et une interview télévisée calamiteuse sur son amitié avec le millionnaire américain pédophile Jeffrey Epstein.

Il a aussi perdu ses titres militaires et patronages royaux en 2022, après avoir été poursuivi par Virginia Giuffre, une Américaine l’accusant d’agression sexuelle quand elle avait 17 ans, « prêtée » selon elle par Epstein. Le prince, qui a toujours nié, a évité un procès en lui versant des millions de dollars.

Exit, « Andy le chaud lapin »

Ses cheveux ont blanchi, ses apparitions sont de plus en plus rares, sa cote de popularité au plus bas… Et sa dernière photo avec la famille royale remonte à mars 2024.

Si l’ancien playboy au large sourire, surnommé dans sa jeunesse « Andy le chaud lapin », a parcouru le monde à grands frais comme représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce international (2001-2011), il ne quitte, aujourd’hui, plus l’Angleterre.

L’espion de sa Majesté

D’autant que la controverse n’est jamais loin : mi-décembre 2024, un jugement a révélé qu’un Chinois soupçonné d’espionnage bénéficiait d’« un degré de confiance inhabituel » de la part du prince, qui l’avait invité à ses 60 ans.

Dans le téléphone portable de Yang Tengbo, désormais interdit de territoire au Royaume-Uni, les autorités ont trouvé un mémo expliquant comment parler au prince, dont il était l’intermédiaire en Chine : « … ne pas fixer des attentes trop élevées. Il est dans une situation désespérée et s’accrochera à tout. Message clé : « tout va bien, tout se déroule comme prévu » précise le mémo.

L’affaire a fait les gros titres de la presse britannique, prompte à souligner les erreurs de jugement d’un prince critiqué depuis des années pour des contacts d’affaires louches à l’international.

Persona non grata

Résultat immédiat : Andrew, également duc d’York, ne s’est pas joint aux festivités de la famille royale pour Noël 2024 au domaine de Sandringham.

« La liste de ses contacts douteux est presque infinie », estime l’expert de la monarchie Richard Fitzwilliams, évoquant de nouvelles révélations sur des liens avec un homme d’affaires né en Russie, Oleg Firer.

Ancien ambassadeur extraordinaire à Grenade – où il est interdit de territoire –, M. Firer chercherait à lever des milliards au Moyen-Orient et en Chine, usant des accès du prince, selon le Daily Mail.

Un train de vie à assurer

« Nous ne savons pas de quel argent il dispose, mais il essaie clairement de revenir dans le monde des affaires », ajoute M. Fitzwilliams. Car Andrew doit assurer son train de vie : il vit dans une demeure royale de 30 pièces, Royal Lodge, près du château de Windsor, avec Sarah Ferguson (dont il a divorcé en 1996).

Le coût de sa sécurité, que le roi ne paye plus, est estimé à 3 millions de livres (3,6 millions d’euros) par an. Il ne perçoit plus les 250.000 livres annuelles (300.000 euros) qu’il touchait comme membre actif de la famille royale.

Charles III, qui souhaite qu’il quitte Royal Lodge, a également cessé de lui verser une allocation annuelle d’un million de livres (1,2 million d’euros), selon la presse.

Un chouchou devenu relou

Fils favori de la reine Elizabeth, Andrew a passé 22 ans dans la Royal Navy, célébré comme un héros de la guerre des Malouines (1982) avant de devenir représentant du Royaume-Uni pour le commerce international.

Il a ensuite créé Pitch@Palace en 2014, réseau philanthropique pour mettre en contact petits entrepreneurs et investisseurs. Un succès, auquel il avait ajouté une branche commerciale à dimension internationale, gelée après le scandale Epstein.

Mais en mai 2024, M. Yang évoquait l’intention de « ressusciter Pitch sous le nouveau nom Innovative Global », selon Sky News.

Des casseroles à n’en plus finir

Bref, la publicité négative générée par le duc ne connaît pas de répit : l’école « Prince Andrew », sur l’île de Sainte-Hélène, dans l’Atlantique sud, a récemment annoncé qu’elle allait changer de nom.

Et l’affaire Epstein pourrait se rappeler à son bon souvenir, avec la publication ordonnée par le président américain Donald Trump de la liste des clients du financier mort en prison.

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« A part assister à des funérailles, tout ce qu’il fait va créer problème » estime Richard Fitzwilliams. Avant de conclure que le prince Andrew est un « désastre ambulant ».