High-tech

Anod Hybrid : c’est quoi ce vélo électrique dont la batterie n’est pas plus grosse qu’un livre de poche ?

Quiconque a déjà enfourché un vélo à assistance électrique (VAE) l’a constaté : malgré les efforts des constructeurs, ces deux roues restent lourds. Pas très grave lorsque l’on est lancé sur la route ou une piste cyclable. Plus embêtant lorsqu’il s’agit de manipuler son VAE. Avec son Anod Hybrid, l’entreprise vendéenne Anod propose un compromis grâce à un vélo dont la batterie n’est pas plus encombrante qu’un livre de poche. En tandem avec des supercondensateurs, elle semble taillée pour les vélotafeurs. 20 Minutes vous explique pourquoi.

L'Anod Hybrid, un vélo à assistance électrique d'abord conçu pour les déplacements en ville.
L’Anod Hybrid, un vélo à assistance électrique d’abord conçu pour les déplacements en ville. - Anod

Une batterie de 550 grammes seulement

De 22 à 25 kg pour un vélo de ville, de 23 à 26 kg pour un VTC (vélo tout chemin) ou encore de 24 à 27 kg pour un VTT (vélo tout-terrain) : le poids moyen d’un VAE ne constitue pas son premier atout. Il y a le poids du cadre dont les matériaux employés peuvent considérablement influer sur celui de la monture. Celui des équipements, aussi. Mais la batterie est le plus souvent pointée sur la balance : au moins 2 kg, lorsqu’on ne frôle pas les 3 kg lorsqu’elle est logée sous le porte-bagages. C’est lourd !

Fort de ce constat, Anod a eu l’idée d’un VAE de ville qui ne s’encombrerait pas d’une batterie trop massive et dont la légèreté serait une force. Cela possède des avantages, mais aussi des inconvénients.

Pour les petits parcours

Ainsi, l’Anod Hybrid, ne pèse-t-il que 21 kg. Un poids restreint, même s’il n’est pas le plus léger des vélos à assistance électrique dont certains modèles récents, comme l’Ellipse E2 ST, émargent à 19 kg.

Le premier VAE d’Anod, que la marque a mis sept ans à développer, capitalise ainsi sur son cadre en aluminium, mais aussi sur sa batterie qui ne pèse que 550 grammes.

Pesant 550 g, la batterie de 76 W de l'Anod Hybrid n'est pas plus grosse qu'un livre de poche.
Pesant 550 g, la batterie de 76 W de l’Anod Hybrid n’est pas plus grosse qu’un livre de poche.  - Anod

Avec ses 76 W, elle est loin de pouvoir prétendre égaler de classiques batteries (autour de 400 W) en termes de performances, mais il s’agit d’un parti pris qui est assumé.

Ainsi, arguant du fait que les utilisateurs de vélo électrique parcourent en moyenne moins de 12 km par jour (source : Ministère de l’environnement), l’Anod Hybrid reste cantonné aux petits parcours, donc à une utilisation essentiellement urbaine. Selon l’usage qui en est fait, Anod annonce ainsi une autonomie de 15 à 30 km pour son Anod Hybrid. Nos confrères de Transition Vélo qui ont pu tester ce vélo au design assez original annoncent, eux, un peu plus de 15 km d’autonomie dans Paris. Ce qui, avec seulement 76 W embarqués, n’est finalement pas si mal.

Des supercondensateurs dans le cadre

Pour cela, Anod a couplé sa mini-batterie avec des supercondensateurs logés dans le cadre. Leur mission : récupérer de l’énergie libérée plus ou moins intensément lors d’un freinage (à plat ou dans une descente) ; la stocker ; et la restituer lorsque nécessaire à l’aide du moteur à récupération d’énergie situé dans le moyeu arrière (250 W, avec un couple de 60 Nm). Malin.

L’idée n’est pas ici de recharger la batterie à mesure des freinages opérés, mais de prolonger de quelques kilomètres son parcours. Le procédé permet aussi d’économiser les freins hydrauliques : lorsque l’on freine modérément, c’est le moteur qui va d’abord freiner la course du vélo, les disques n’étant sollicités qu’en cas de freinage plus ferme.

Les supercondensateurs récupèrent l’énergie libérée plus ou moins intensément lors d’un freinage.
Les supercondensateurs récupèrent l’énergie libérée plus ou moins intensément lors d’un freinage. - Anod

Et en cas de batterie totalement vide enfin, les supercondensateurs peuvent encore épauler le cycliste en donnant un petit coup de boost nécessaire au démarrage, voire dans les cotes. L’Anod Hybrid peut aussi être utilisé comme vélo musculaire.

Recharge en USB-C

Le concept de l’Anod Hybrid est donc novateur. À ce jour, ce vélo n’a pas d’équivalent sur le marché. Seule monture équipée de supercondensateurs, le Pi-POP, un vélo également français, lui sans batterie, mais dont les supercondensateurs restituent l’énergie emmagasinée aux démarrages et dans les montées.

Développé et fabriqué en Vendée (électronique, batterie, moteurs, supercondensateurs), l’Anod Hybrid ne répond dans l’état qu’à des besoins parfaitement qualifiés. Car nul doute qu’avec lui, il sera nécessaire de recharger sa batterie une fois par jour, plutôt qu’une fois par semaine si on veut utiliser son vélo quotidiennement. Néanmoins, sa mini-batterie se recharge directement en USB-C, sans bloc de charge dédié. C’est une force : le chargeur d’un simple smartphone suffit pour faire le plein d’énergie en 90 minutes environ!

Le moindre impact écologique de la batterie de l’Anod Hybrid peut aussi séduire : elle utilise six fois moins de lithium que les batteries conventionnelles. Les supercondensateurs, eux, n’en intègrent pas.

Ultime atout pour la ville : la transmission du vélo ne s’effectue pas à l’aide d’une chaîne, mais d’une courroie (dont nous vous expliquons ici les bénéfices). Sans entretien, avec une belle longévité (20.000 km, contre 6.000 à 7.000 km pour une chaîne), offrant un confort de conduite accru… et n’encrassant pas le bas de pantalon, la courroie possède des arguments qui peuvent peser.

Notre dossier «Vélo électrique»

Reste un vélo assez cher (3.499 euros), vendu au tarif d’un vélo à assistance électrique de belle facture, mais plus conventionnel. Les consommateurs disposant d’un tel budget pour s’équiper d’un VAE seront-ils au rendez ? C’est tout le pari d’Anod. Un pari risqué, certes, mais un pari qui a du sens, aussi.