Guerre en Ukraine : Zelensky se replace dans les négociations et inquiétude pour le « dôme » de Tchernobyl
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Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 14 février 2025, 1.087e jour de la guerre,
Le fait du jour
Ambiance radioactive ce vendredi à l’ouverture de la conférence sur la Sécurité de Munich où Volodymyr Zelensky est arrivé en annonçant, vidéos à l’appui, qu’une frappe russe avait endommagé dans la nuit le dôme de confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl. « La nuit dernière, un drone d’attaque russe équipé d’une ogive hautement explosive a frappé l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl », a écrit sur X le président ukrainien, indiquant qu’un incendie avait été « éteint » mais que « le niveau de radiations n’a pas augmenté ».
L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a confirmé sur X que son équipe sur place avait entendu « une explosion provenant de l’arche de confinement » et avoir été informé qu’il s’agissait d’un drone.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans démentir formellement cette attaque, a assuré que l’armée russe ne visait pas les installations nucléaires. « Je ne dispose pas d’informations précises. Ce que je sais, c’est qu’il ne peut être question de frappe contre telle ou telle infrastructure nucléaire (…) les militaires russes ne font pas ça », a-t-il affirmé. Erreur de frappe ? Prise de risque à portée psychologique. Pour la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, tout comme pour le président ukrainien, cet incident est la preuve que Vladimir Poutine « ne veut pas la paix ».
La déclaration du jour
« Nous pensons qu’il est important, dans le cadre d’une alliance commune, que les Européens renforcent leurs défenses pendant que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger » »
De son discours à la tribune, les dirigeants et diplomates réunis à Munich attendaient surtout des détails sur le processus de paix en Ukraine. Mais JD Vance a parlé immigration, repris les thèmes de l’extrême droite américaine sur la liberté d’expression et remis la pression sur le financement de l’Otan.
Le chiffre du jour
757. Le nombre de corps de soldats tués au combat rendus ce vendredi par la Russie à l’Ukraine, a annoncé Kiev vendredi, trois semaines après un échange identique de même ampleur. Certaines dépouilles ont été ramenées des régions orientales de Donetsk, où se déroulent les combats les plus acharnés, notamment autour de la cité minière de Pokrovsk.
Dans une rare estimation publique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé début février que 45.100 de ses soldats avaient été tués et quelque 370.000 autres blessés. La Russie ne communique pas ses pertes en Ukraine. Le site indépendant Mediazona et le service russe de la BBC disent avoir identifié jusqu’ici quelque 91.000 soldats russes tués en s’appuyant sur des sources ouvertes, comme des faire-part de décès.
La tendance
Après Emmanuel Macron, qui a lâché le mot « capitulation » dans le Wall Street Journal, cette journée à Munich a été l’occasion pour les Européens et l’Ukraine de resserrer les rangs et de ce se replacer au centre des événements, après l’onde de choc provoquée par l’annonce de l’ouverture de négociations bilatérales entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Principal concerné, Volodymyr Zelensky, tout en veillant à ne pas éreinter l’allié américain, a repris du poil de la bête. « Je rencontrerai les Russes – un seul Russe, Poutine – mais seulement une fois que nous aurons un plan commun avec Trump, avec l’Europe », a-t-il prévenu d’emblée, réclamant une « paix juste ». A ce stade, Donald Trump n’a pas de « plan tout prêt » pour mettre fin à la guerre, a-t-il aussi affirmé.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
En fin de journée, le président ukrainien a rencontré comme prévu le vice-président américain JD Vance. Ce dernier lui a assuré que l’objectif était d’obtenir une « paix durable » en Ukraine, « une paix qui ne plongera pas l’Europe de l’Est dans un conflit dans seulement quelques années ». Les deux hommes ont dit à la presse avoir eu « une bonne conversation » et qu’ils en auront d’autres, « dans les jours, semaines et mois à venir », selon JD Vance. Une façon probablement de dire à Volodymyr Zelensky qu’il en sera.