France

Gironde : Un ancien salarié d’Enedis s’est enrichi en trafiquant les compteurs Linky pour le compte de particuliers

Les manipulations illégales sur les compteurs Linky ont été tellement massives en Gironde qu’elles ont fini par attirer l’attention d’Enedis. Si elles ne sont pas toutes de son fait, des particuliers s’y étant risqué également, l’enquête a abouti au placement en garde à vue le 7 puis le 12 février 2025 d’un homme de 59 ans, ancien salarié de l’opérateur.

Il « a reconnu le principe de sa responsabilité et de sa rémunération à hauteur de 800 euros à chaque opération », rapporte, ce vendredi, le parquet de Bordeaux dans un communiqué. Or, l’enquête permet de lui imputer au moins 374 trucages de compteurs entre le mois de juin 2023 et le mois de septembre 2024. Et, le chiffre risque de prendre de l’ampleur, puisque les fraudes ont été commises depuis l’année 2019 jusqu’en février 2025.

Le fournisseur d’énergie avait constaté de « nombreuses pertes non techniques liées à la modification de compteurs Linky installés chez des particuliers et dans des entreprises ou commerces », indique le parquet qui a été alerté en septembre 2024. Pour contourner la consommation réelle, un « shunt » ou dérivant était installé sur le Linky « engendrant une chute de 80 à 90 % de la consommation électrique détectée par le compteur ».

Préjudice pour Enedis et belle vie pour le mis en cause

Les enquêteurs évaluent à plus d’un million d’euros les pertes pour Enedis et à près de 300.000 euros les rémunérations occultes touchées par le mis en cause. « A notre connaissance, il s’agit de la plus importante affaire de fraude aux compteurs Linky élucidée à ce jour en France », se félicite le parquet de Bordeaux.

Des saisies importantes ont eu lieu sur les biens de l’ancien salarié d’Enedis : un véhicule de marque BMW série 6, une maison estimée à 730.000 euros à Saint-Aubin-de-Médoc, un appartement à Argelès estimé à 90.000 euros et un camping-car, d’une valeur de 60.000 euros. Et, plus de 72.000 euros ont aussi été saisis sur des comptes et une assurance-vie.

Toutes nos infos sur les affaires d’escroqueries

Déféré ce jeudi au parquet de Bordeaux, le suspect, inconnu des services de police et de justice, a été placé sous contrôle judiciaire et sera jugé le 15 mai 2025 pour « escroquerie au préjudice d’un organisme chargé d’une mission de service public pour l’obtention d’un paiement ou d’un avantage indu ». Il encourt sept ans de prison et 750.000 euros d’amende.