France

Saint-Valentin : Qui paye au premier rendez-vous ? Pour 6 jeunes sur 10, c’est l’homme (même si c’est ringard)

C’est un moment inévitable à la fin d’un premier date. L’addition arrive et une question se pose : qui doit payer ? 20 Minutes a interrogé les 18-30 ans, via son dispositif #MoiJeune avec OpinionWay*, pour connaître leurs pratiques et leurs envies sur le sujet. Car derrière ce moment anodin se cachent des attentes sociales mais aussi des inégalités entre les hommes et les femmes, remarque Lucile Quillet, autrice du Prix à payer – Ce que le couple hétéro coûte aux femmes.

D’après 58 % des jeunes interrogés, c’est l’homme qui paie le plus souvent lors d’un date entre deux personnes du genre opposé. Une situation vécue davantage par les 18-22 ans (66 %) que les 23-27 ans (52 %). Et une pratique considérée comme « dépassée » pour 60 % des sondés. Mais pour Lucile Quillet, elle ne l’est pas, au contraire.

« Dire que c’est à l’homme de payer peut paraître vieux jeu, mais dans une société où les inégalités de revenus persistent – 24 % d’écart de salaire en moyenne entre hommes et femmes, et 42 % d’écart au sein des couples –, c’est finalement ce qu’il reste de plus juste », souligne-t-elle. Ce n’est pas vraiment ce que pensent les 18-30 ans : seuls 13 % d’entre eux estiment que c’est à l’homme de payer.

Les jeunes préféraient-ils diviser la note en deux ? Oui, pour 44 % des femmes sollicitées, contre 32 % des hommes, qui se sentent en grande majorité (80 %) obligés de payer lors du premier rendez-vous.

« On est dans une génération qui se dit que, quand on est féministe, il faut diviser équitablement. Et à ces âges, on n’a pas forcément conscience de toutes les inégalités existantes de la vie à deux, celles à venir si on a un enfant… On est alors dans une illusion d’égalité », insiste Lucile Quillet. Avant d’ajouter : « Diviser la note en deux, pour moi, c’est enrichir les hommes au nom du féminisme. Si on fait 50/50 sur le budget, il faut aussi le faire sur le reste – les charges domestiques, la parentalité, la charge mentale – pour que ce soit égalitaire. Pourquoi on ferait 50/50 dans une société qui ne le fait jamais ? »

Des paramètres « invisibles » à prendre en compte

Selon notre sondage exclusif, les hommes prévoient de dépenser, en moyenne, plus ou moins 50 euros à ce premier date, tandis que les femmes anticipent 10 euros de moins. Mais l’autrice du Prix à payer pointe qu’il existe des « paramètres invisibles » à prendre en considération au moment de l’addition, comme les plats commandés et « la charge esthétique » des femmes.

« Quand on est une femme, on doit répondre à la norme de la société pour être  »jolie »,  »apprêtée » pour ce premier date, développe-t-elle. Ça sous-entend s’épiler, se maquiller, bien se coiffer, acheter de la lingerie, mettre une jolie robe, des crèmes sur son visage, des bijoux, etc. » Lucile Quillet a ainsi calculé qu’en moyenne, une femme peut dépenser plus de 20.000 euros dans sa vie rien que pour l’épilation. À l’inverse, on n’attend pas d’un homme qu’il fasse des efforts. « Un coup d’eau sur la figure, une chemise blanche et un peu de parfum, et puis voilà, c’est parti pour le date », image-t-elle.

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Pour elle, c’est donc aux hommes de payer au premier date. « Car ils ont plus d’argent tout simplement », résume-t-elle. Parmi les personnes interrogées, seules 2 % pensent que c’est à celui qui gagne le plus de régler l’addition.

Pour les jeunes, c’est une « formalité »

Finalement, savoir qui paie n’est pas si important que cela pour les jeunes : 56 % estiment que c’est une « formalité ». Près de la moitié (47 %) disent d’ailleurs que c’est « peu important » du moment que « tout le monde est à l’aise ».

Des réponses que Lucile Quillet comprend. « Évidemment, lors d’un premier rendez-vous, on n’a pas envie de se prendre la tête là-dessus, admet-elle. Le souci prioritaire, c’est de savoir si la personne nous plaît. Mais l’addition peut être l’occasion d’une conversation intéressante et de tâter le terrain ».

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Messieurs, si vous insistez pour payer après la lecture de cet article, ne vous inquiétez pas : près de 60 % des jeunes femmes ne trouvent pas ça « gênant ».