Gironde : Une décharge à ciel ouvert avec des dizaines d’extincteurs découverte par une promeneuse
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Elle n’en a pas cru ses yeux. Une habitante du Pian-Médoc, en Gironde, est tombée samedi dernier sur un dépôt sauvage de déchets, le long d’un chemin communal, comprenant notamment plusieurs dizaines d’extincteurs.
« J’avais mis Waze pour me rendre à Emmaüs, c’est là que j’ai emprunté un petit chemin que je n’ai pas l’habitude de prendre, le chemin Palus, et j’ai découvert ce dépôt comprenant un peu de tout, notamment des frigos et… des extincteurs » raconte à 20 Minutes la jeune femme. Renseignement pris, « cela se situerait apparemment à moitié sur un terrain privé, à moitié sur la voie publique ».
« Personne ne fait rien… »
Indignée, cette habitante poste des photos sur les réseaux sociaux, ce qui suscite de nombreux commentaires, et s’en ouvre autour d’elle. « On me dit alors que les autorités connaissent très bien ce site, que cela dure depuis des années. Mais que personne ne fait rien. Moi, je ne comprends pas, on nous emm… pour un pot de yaourt qui est mal trié, mais on laisse faire ça ! Je trouve cela honteux. »
Contacté par 20 Minutes, le maire du Pian-Médoc, Didier Mau, indique avoir été mis au courant le week-end dernier également de ce dépôt sauvage d’extincteurs. « Nous sommes allés faire un constat dès lundi, nous avons mis le propriétaire en demeure, et je vais saisir le procureur de la République dès aujourd’hui [mercredi] », nous dit-il.
Les employés communaux sous « protection policière »
Mais comment expliquer que cette situation de dépôts sauvages dure ainsi depuis des années à cet endroit ? « Il faut bien comprendre la configuration du site, poursuit l’édile. Nous y avons installé une aire d’accueil intercommunale des gens du voyage, puisque nous sommes en bordure des communes de Blanquefort, Parempuyre, et Le Pian-Médoc [dans la métropole de Bordeaux]. Le problème est que, sur les terrains autour, des gens du voyage se sont sédentarisés, en dehors de l’aire d’accueil, en faisant l’acquisition de terrains. »
Et les dépôts sauvages constatés ces dernières années, le sont pour la plupart sur des terrains privés, même s’ils débordent parfois sur la voie communale. Avec la complexité « administrative, et parfois sécuritaire, à intervenir », relate l’élu. « Par exemple, je n’y envoie plus d’employés communaux, sans protection policière, car je me dois d’assurer la protection de mes agents. L’autre difficulté est de retrouver le propriétaire, qui n’est évidemment jamais là quand on intervient… » Bref, « on a tout essayé, mais on n’y arrive pas. »
Une amende allant de 35 à 1.500 euros
La préfecture de la Gironde explique de son côté qu’il s’agit d’un dépôt sauvage qui relève de la compétence des pouvoirs de police du maire au titre de l’article L541-3 du Code de l’environnement. « Dans ce cadre, le maire doit porter plainte et une investigation sera lancée. Les extincteurs permettront peut-être d’identifier d’où ils viennent », nous dit-on à la préfecture.
Les articles R. 632-1 et 635-8 du Code pénal interdisent et sanctionnent de peine d’amende allant de 35 euros à 1.500 euros les dépôts de déchets. Lorsque l’identification du producteur des déchets est impossible, c’est son détenteur qui sera considéré comme responsable. Il peut s’agir du propriétaire du terrain ou de toute personne qui en a la garde. « Si le maire en fait la demande, les services concernés à la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pourront venir en appui, pour aider à y voir plus clair sur le sujet », ajoute-t-on à la préfecture.
Notre dossier sur les déchets
Concernant la mystérieuse présence de ces dizaines d’extincteurs à cet endroit, Didier Mau ne voit que deux explications. « Soit le propriétaire a été victime d’un dépôt sauvage, ce qui est possible, soit c’est du stockage qui sera revendu par la suite pour la ferraille… »