France

La modeste croûte était en fait un tableau de la plus célèbre femme peintre de la Renaissance

L’œil du tigre mec ! On trouve parfois des trésors dans les greniers, et c’est un peu ce qui est arrivé au musée de la Chartreuse, à Douai, dans le Nord. Presque oubliée dans les réserves, une modeste peinture d’un obscur peintre flamand s’est finalement avérée être un tableau de la plus importante femme peintre de la Renaissance italienne grâce à l’œil infaillible d’un expert mondialement reconnu.

Les belles découvertes sont souvent le fruit du hasard. Celle du portrait de groupe de Lavinia Fontana n’échappe pas à la règle, aperçue dans les réserves du musée de la Chartreuse par un expert venu pour tout autre chose. En effet, l’établissement a lancé, l’année dernière, « un programme d’étude et de restauration de sa collection de peintures italiennes ». A cette occasion, il a été fait appel aux services de « Philippe Costamagna, conservateur des musées Fragonard, éminent spécialiste du maniérisme florentin », explique le musée.

Inventoriée sous le nom de Pieter Jansz Pourbus

Alors qu’il venait à la première réunion autour de ce projet, l’expert a vu son œil infaillible attiré par un Portrait d’un gentilhomme, sa fille et une servante. Le tableau était dans les réserves du musée depuis 1857, date à laquelle son ancien propriétaire l’avait légué à l’établissement. A l’époque, la petite huile sur toile avait été inventoriée sous le nom de Pieter Jansz Pourbus, peintre flamand de la Renaissance, sans que personne ne remette jamais cela en question.

Sauf que Philippe Costamagna est formel, le coup de pinceau est bel et bien celui de Lavinia Fontana. Et ça change tout puisque, sans offense pour le peintre flamand, la renommée de cette femme peintre est un cran au-dessus, celle-ci ayant notamment bossé pour les papes Grégoire XIII et Clément VIII.

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Selon le musée, les tableaux de Lavinia Fontana sont assez rares en France, le Louvre par exemple n’en possède qu’un seul. Et la découverte est d’autant plus exceptionnelle que le Portrait d’un gentilhomme, sa fille et une servante est le seul portrait de groupe présent en France. Alors, après un bon coup de restauration, l’œuvre quittera les réserves pour intégrer la collection permanente du musée.