France

Le jeune Tunisien qui avait poignardé à mort trois personnes à la basilique de Nice en 2020 jugé à Paris

L’attaque au couteau avait été sauvage. Le matin du 29 octobre 2020, un Tunisien de 25 ans, Brahim Aouissaoui, armé d’un couteau de cuisine, avait tué Nadine Vincent, une fidèle de 60 ans. Mais aussi mortellement blessé de 24 coups de couteau une mère de famille franco-brésilienne, Simone Barreto Silva, 44 ans, qui avait réussi à s’enfuir avant de succomber à ses blessures. Et enfin égorgé le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles. Ce jeune Tunisien est jugé à partir de ce lundi par la cour d’assises spéciale de Paris, où il comparaît pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

Un parcours bien identifié

La veille au soir de l’attaque, dans un message audio, Brahim Aouissaoui avait expliqué à un compatriote résidant en région parisienne qu’il ne pouvait pas se rendre à Paris, faute d’argent. Mais disait-il : « J’ai un autre programme dans ma tête. Que Dieu le facilite ». Cinquième enfant d’une fratrie de six, Brahim Aouissaoui, vendeur d’essence au marché noir, avait quitté la ville de Sfax (Tunisie) dans la nuit du 19 au 20 septembre 2020 à bord d’une embarcation avec dix autres personnes, sans prévenir sa famille. Après un passage en Italie, il arrive dans la soirée du 27 octobre en gare de Nice, soit deux jours à peine avant les faits. Son séjour à Nice a pu y être presque intégralement reconstitué grâce aux nombreuses caméras de surveillance installées en ville. C’est ainsi que l’on sait qu’après deux nuits dans le hall d’un immeuble de la rue d’Angleterre, il est passé cinq fois devant la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption avant de commettre son acte.

Selon les policiers qui l’ont interpellé dans la basilique après avoir été alertés par des témoins, Brahim Aouissaoui a crié « Allah Akbar » en les menaçant avec son couteau. Touché par huit balles tirées par les policiers, électrocuté par un taser, l’assaillant a finalement été menotté avant d’être hospitalisé.

Une fois sorti d’un coma et rétabli, le jeune homme, maintenu à l’isolement, a assuré avoir tout oublié des faits et même le prénom de ses parents. Il a tenu cette position tout au long des investigations. Son examen médical n’a révélé aucune lésion cérébrale et l’expertise psychiatrique a conclu à l’absence d’altération ou d’abolition de son discernement au moment des faits. Si l’attentat de la basilique de Nice n’a pas été revendiqué par les groupes djihadistes, ils s’en sont néanmoins félicités. Le procès est prévu jusqu’au 26 février.