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Italie : Pourquoi Salvini est-il la cible de plaisanteries de la part du parti de Meloni ?

La fraternité mais pas trop. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a été contrainte cette semaine de nier les tensions au sein de son gouvernement de coalition, après que des fuites de messages ont révélé que des membres de son parti, Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), se moquaient en privé du vice-Premier ministre Matteo Salvini.

Salvini, chef de la Ligue, parti antimigrants, est qualifié de « ridicule » et d’« incapable » dans des groupes WhatsApp comprenant des membres haut placés du parti d’extrême droite de Giorgia Meloni.

Ces messages, publiés par un journaliste dans un livre sous le titre Fratelli di Chat (Les Frères du commérage) paru vendredi, datent d’avant l’alliance gouvernementale formée en 2022 par les Frères d’Italie et la Ligue. Les membres du parti de Giorgia Meloni ont déclaré qu’ils pourraient intenter une action en justice.

Vendredi soir, Meloni a assuré sur X que cette « controverse forcée » ne ternirait pas « notre relation » et a posté une photo d’elle riant en compagnie de Matteo Salvini, qui la prend par l’épaule. « Nous avons affronté de nombreuses batailles aux côtés de Matteo Salvini et nous continuerons à travailler côte à côte, avec loyauté et détermination, pour le bien de l’Italie », a-t-elle écrit.

Salvini mi-figue mi-raisin

Selon l’auteur du livre, le journaliste Giacomo Salvini, la plupart des messages divulgués ont été rédigés à l’époque où Frères d’Italie n’était encore qu’un parti relativement modeste, qui cherchait à détourner les électeurs de droite de la Ligue. Parmi les personnes citées figurent des membres du parti qui sont aujourd’hui ministres ou qui occupent des postes clés au sein du cabinet de Giorgia Meloni.

Face à la controverse, Matteo Salvini a reconnu qu’il n’était « pas agréable de lire certaines choses ». « S’il y a quelque chose qui remonte au passé, c’est de très mauvais goût, mais ce n’est pas un problème politique parce que nous étions sur des fronts différents », a-t-il commenté, cité par l’agence ANSA. « Bien sûr, si des considérations d’un certain type étaient faites par des alliés maintenant que nous gouvernons ensemble, ce serait une autre paire de manches », a-t-il ajouté.